France

«Mise en danger de la vie d'autrui» : les Stylos rouges portent plainte contre Jean-Michel Blanquer

Un collectif d'enseignants a porté plainte contre le ministre de l'Education, accusé selon lui de mettre «en danger la vie d'autrui» en refusant de fermer les écoles dans les zones critiques en période d'épidémie aggravée.

Le collectif des Stylos rouges a déposé plainte pour «mise en danger de la vie d'autrui» contre le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer, accusé de «ne pas protéger les personnels en contact avec les enfants» qui «répandent le virus» du Covid-19, a-t-il annoncé le 30 mars à l'AFP.

La plainte, signée par 55 membres du collectif des Stylos rouges, a été reçue le 29 mars par la Cour de justice de la République (CJR), seule habilitée à enquêter sur un ministre dans l'exercice de ses fonctions, selon une source judiciaire consultée par l'AFP. 

«On est face à un ministre qui est dans le déni total de la réalité : il nous a dit qu'on était plus en danger à la maison qu'à l'école, qu'il n'y avait pas de cas dans les écoles, qui a minoré les chiffres... Alors que les établissements scolaires explosent», a précisé à l'AFP Nicolas Glière, porte-parole du collectif qui revendique 74 200 membres, enseignants et personnels de l'éducation. 

Des décisions «molles»

«Les enfants répandent le virus et les écoles sont des clusters, c'est acté. On aurait voulu que les écoles ne ferment pas, mais maintenant on n'a pas le choix», a-t-il ajouté.

Nicolas Glière reproche au ministre de «ne pas protéger les personnels qui sont en contact en permanence avec les enfants» et de ne pas avoir écouté les alertes des enseignants sur les contaminations dans les établissements scolaires. 

«On n'a pas été entendus, on est mis en danger, des gens sont tombés gravement malades, rien n'a été fait : la plainte est une nécessité», a résumé Nicolas Glière, professeur de français dans un collège parisien.

Le collectif des Stylos rouges, créé en décembre 2018, «exige la fermeture des établissements scolaires dans les zones les plus touchées et le passage en demi groupes ailleurs pour protéger personnels d'éducation et familles».

«La fermeture des classes pour quelques semaines ne tue personne, au contraire [des] mensonges [du ministre]», dénonce le collectif dans un message adressé à l'AFP, regrettant les mesures «molles» du gouvernement. 

Depuis le 29 mars, un seul cas de Covid dans une classe dans les écoles, collèges et lycées entraîne sa fermeture, contre trois cas auparavant, a décidé l'exécutif pour enrayer la progression du Covid-19.