Europe écologie les Verts (EELV) et une partie de la gauche ont, ce 25 mars, apporté leur soutien à la mairie écologiste de Strasbourg qui s'est récemment attirée les foudres du gouvernement. En effet, par les voix de Gérald Darmanin puis de Marlène Schiappa, le ministère de l'Intérieur s'en est pris à la municipalité strasbourgeoise pour avoir voté une délibération approuvant le principe d'une subvention de plus de 2,5 millions d'euros à la Confédération islamique Millî Görüs, afin de financer la construction d'une mosquée dans la ville.
«Il n'est pas possible de profiter de sa position de ministre pour diaboliser des adversaires [...] sinon c'est la négation du débat démocratique. Donc je demande solennellement à ces deux ministres et au Premier ministre de les recadrer, des excuses. Et à défaut nous porteront plainte en diffamation», a déclaré sur Radio classique le secrétaire national du parti écologiste, Julian Bayou.
Quel opposant politique n'a pas été accusé de complicité avec l'islam politique par ce gouvernement ?
«Soutien aux camarades d'EELV cibles d'attaques odieuses de la part du gouvernement. Par ailleurs, comment les macronistes peuvent-ils en permanence en appeler au barrage républicain tout en rejetant l'opposition de gauche et écolo hors du champ républicain ?», a de son côté tweeté Ian Brossat, maire-adjoint de Paris et porte-parole du parti communiste.
«Quel opposant politique n'a pas été accusé de complicité avec l'islam politique par ce gouvernement ? Pendant ce temps, Marine Le Pen se frotte les mains... Total soutien à EELV !», a pour sa part écrit sur le même réseau social l'eurodéputée insoumise Manon Aubry, en réaction aux propos de Marlène Schiappa visant la municipalité de Strasbourg et évoquant l'existence d'«une complicité entre EELV et l'islam politique».
Même soutien du côté de l'ancien député LREM Aurélien Taché qui a estimé que les «accusations d'islamisme à l'endroit d'[EELV] sont immondes».
La veille déjà, plusieurs figures de la classe politique française avaient réagi à l'adoption controversée de cette subvention à destination de l'association religieuse turque Millî Görüs.
Fait notable, l'épisode intervient dans la foulée d'une montée de tension entre les diplomaties française et turque après la récente diffusion d'un entretien dans lequel Emmanuel Macron avait prêté à Ankara l'intention de vouloir influencer la prochaine élection présidentielle en France.