France

La police évacue les manifestants du Grand Théâtre de Bordeaux (VIDEOS)

La police a évacué le 24 mars les occupants du Grand Théâtre de Bordeaux qui dénonçaient depuis plusieurs jours, sous l'égide de la CGT, leurs conditions sociales. En France, environ 70 lieux culturels sont toujours occupés.

Le 24 mars, la mairie de Bordeaux a procédé à l'évacuation du Grand Théâtre de la ville qui était occupé depuis le 15 mars par des intermittents du spectacle et des membres de la CGT (Confédération générale du travail). L'opération a été émaillée de quelques incidents entre les occupants et les forces de l'ordre.

Arrivés dans la matinée, plusieurs agents de la police municipale se sont postés devant les portes vitrées du théâtre en déclarant : «personne ne rentre et ceux qui veulent sortir, sortent», précisant que toute sortie était «définitive». Sous les huées, et quelque peu échauffés, certains militants se sont mis à chanter : «cassez-vous, cassez-vous !». 

D'autres manifestants se sont alors rassemblés devant l'édifice pour faire valoir leur mécontentement et ont notamment bloqué la circulation des tramways, certains ayant tenté d'entrer de force dans le bâtiment mais ayant été repoussés par la police qui a fait usage de gaz lacrymogène.

A la mi-journée, le maire écologiste de la ville, Pierre Hurnic, a déclaré qu'il n'y avait «plus d'occupants à l'intérieur». Une autre demande d'expulsion a par ailleurs été déposée par la présidence du Grand-Théatre, dédié à l'art lyrique et à la danse, auprès du tribunal administratif.

Un mouvement national débuté le 4 mars à Paris

Le Grand Théâtre de Bordeaux, monument de la fin du XVIIIe au cœur de la capitale girondine, avait été occupé le 15 mars par des membres de la CGT, CGT spectacles, SNAM CGT et de la Coordination intermittents et précaires (CIP) qui avaient voté en réunion intersyndicale cette occupation. Comme le précise un communiqué de la mairie, le 18 mars, de nouveaux occupants, étrangers aux revendications initiales du monde culturel, sont arrivés, remettant en cause progressivement les conditions sanitaires et de sécurité initiales qui avaient été convenues entre les syndicats et la direction de l'Opéra.

«Force est de constater aujourd’hui que cette occupation ne s’inscrit plus dans la revendication nationale des acteurs culturels et que les occupants ne sont pas en mesure de garantir les conditions sanitaires et de sécurité initiales qui avaient été convenues avec la direction de l’Opéra», a expliqué la mairie, estimant que «les jauges et les gestes barrières ne sont pas respectés».

En France, environ 70 théâtres et lieux culturels sont occupés (à Tours, Rennes, Lyon, Nantes ou Paris), principalement par des intermittents du spectacle qui dénoncent la fermeture des lieux de culture dans le cadre de l'épidémie de Covid-19 mais aussi leurs conditions sociales. La réforme des retraites prévue par le gouvernement est aussi au cœur de leurs préoccupations. Ce mouvement d'occupation a été lancé le 4 mars à Paris par une dizaine de militants qui avaient décidé d'occuper le théâtre de l'Odéon.