France

Annecy, Lyon, Marseille... les rassemblements se multiplient malgré les mesures anti-Covid

Un an après le début de la pandémie et sur fond de multiplication des restrictions, des manifestations et événements spontanés fleurissent un peu partout en France. L'exécutif martèle sa fermeté face à ces agissements jugés irresponsables.

Depuis l’annonce d’un troisième confinement (qui concerne seize départements) par le gouvernement le 18 mars, des manifestations, carnavals et autres événements festifs se multiplient en France. Après plus d'un an sous le coup de mesures sanitaires, les Français semblent éprouver un «ras-le-bol», et ils sont de plus en plus nombreux à être tentés de le faire savoir aux autorités.

Le 20 mars à Lyon, plus de 600 personnes se sont rassemblées pour dénoncer «la perte des libertés fondamentales» depuis l'éclatement de cette crise épidémique en février 2020. Comme le rapporte Le Progrès, le collectif Action 21-Lyon 69, à la tête de l'initiative, a organisé son Carnaval Libert’Air sur la place Maréchal-Lyautey. La mobilisation entendait dénoncer la perte des libertés fondamentales tout en dénonçant les protocoles sanitaires auxquels sont soumis les enfants qui, selon les participants, sont de plus en plus excessifs. 

A Marseille, le 21 mars, environ 6 500 fêtards se sont réunis dans le centre-ville à l'occasion du carnaval des quartiers de La Plaine, qui n'était pourtant pas autorisé par la préfecture. Evoquant un «exutoire» et le fait que «les jeunes en ont marre d'être confinés», les fêtards ont chanté et dansé tout un après-midi dans la rue jusqu'à ce que les forces de l'ordre interviennent vers 18h30 pour mettre fin à l'événement. Des jets de projectiles et des interpellations ont eu lieu en fin de journée.

Le même jour, à Strasbourg, un événement a rassemblé dans le parc de l'Orangerie des personnes fermement opposées au port du masque des enfants à l'école, selon le site d'information Actu.fr. La députée du Bas-Rhin Martine Wonner, qui avait pourtant rejoint LREM (La République en marche) en 2017 avant d'en être exclue, était présente pour s'indigner des mesures gouvernementales à ce sujet. D'autres participants étaient venus participer à un autre événement, «sport sur ordonnance», organisé par le collectif «Laissons les médecins prescrire».

Du côté d'Annecy, ce sont près d'un millier de citoyens qui se sont réunis lors d'un rassemblement baptisé «Printemps des Libertés» organisé par le collectif Gardons le sourire, indique France Bleu. Les manifestants, qui ne se revendiquaient ni anti-masque, ni anti-vaccin, ni complotistes, expliquaient en avoir assez «de la dictature sanitaire qui dure depuis un an». Rassemblés sans masques, avec de la musique et parfois en dansant, les manifestants ont défilé «pour la liberté». 

Le gouvernement entend répondre par la «fermeté»

«Il faut mesurer l'état de frustration de gens, et notamment des plus jeunes, mais cela n'excuse par l'imbécillité de ces actes irresponsables qui desservent la ville de Marseille», avait réagi le 22 mars l'adjoint à la Culture de la ville, Jean-Marc Coppola, lors d'une conférence de presse improvisée devant l'hôtel de ville.

Faisant référence à cet événement, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a déclaré à l'occasion d'un déplacement dans l'Indre le 22 mars que les responsables seraient poursuivis avec des «comparutions immédiates», tout en prévenant que le gouvernement répondrait par la «fermeté».

La France n'est pas le seul pays à être le théâtre de tels événements. Le week-end dernier, dans de nombreuses villes d'Europe, des citoyens se sont réunis pour s'opposer aux mesures sanitaires. Le 20 mars, des manifestations ont rassemblé des milliers de personnes en Allemagne, en Suisse, en Grande-Bretagne, en Bulgarie ou encore en Autriche pour dénoncer une «dictature» sanitaire. Des heurts ont notamment éclaté avec la police à Londres et dans la ville allemande de Cassel.