France

Dix présidents de région s’opposent à un nouveau report des élections régionales

Dans une tribune parue dans Le Figaro, dix présidents de région demandent au gouvernement de ne pas reporter à nouveau les élections départementales et régionales. Les élus dénoncent une atteinte démocratique.

Dans une tribune publiée le 21 mars dans Le Figaro, dix présidents de conseils régionaux dont Renaud Muselier (LR, PACA), François Bonneau (PS, Centre-Val de Loire), Valérie Pécresse (ex-LR, Ile-de-France), Xavier Bertrand (ex-LR, Hauts-de-France), Carole Delga (PS, Occitanie), Christelle Morançais (LR, Pays de la Loire), Hervé Morin (Les Centristes, Normandie), Alain Rousset (PS, Nouvelle-Aquitaine), Laurent Wauquiez (LR, Auvergne-Rhône-Alpes) et Ary Chalus (Guadeloupe unie/LREM, Guadeloupe) demandent au gouvernement de ne pas repousser une nouvelle fois les élections départementales et régionales sous prétexte de crise sanitaire. 

Les élus insistent sur le fait qu'il est possible «d’organiser les opérations de vote dans le cadre d’un protocole sanitaire très sûr» et rappellent que «depuis mars 2020, 12 pays de l’Union européenne ont réussi à tenir des élections. Les signataires estiment qu'il ne faut pas «suspendre la démocratie à un retour à la normale alors même que tout le monde s’accorde à penser qu’il faudra s’habituer pour longtemps à vivre dans un nouveau contexte sanitaire».

Cette tribune paraît alors que les données épidémiques dans le pays semblent inquiéter les autorités et que des nouvelles mesures de confinement ont été annoncées par le gouvernement, ce qui relance le débat sur un potentiel nouveau report des élections régionales et départementales, qui devaient se tenir en mars et qui avaient déjà été reportées aux 13 et 20 juin prochains à la demande du Premier ministre. 

Comme le rapportait Le Figaro le 18 mars, le sujet ne serait d’ailleurs pas tabou à l'Elysée : «L'obsession du président est de protéger les gens. Il ne prendra pas de décision, y compris le maintien d'une campagne, qui irait à cet encontre.», explique l'entourage du présidentiel. L'exécutif prévoit par ailleurs de convoquer les formations politiques début avril pour arrêter une décision que le chef de l'Etat espère la plus consensuelle possible.

«Un prétexte au report d’une échéance électorale prévue en juin ?»

Au moment du débat sur cette loi (qui a été promulguée le 22 février 2021), les présidents de région avaient entériné ce premier report mais s'étaient opposés à la présence d’une «clause de revoyure» permettant à l'exécutif de reporter à nouveau la date. Les présidents de région semblent ainsi se demander si la situation sanitaire de mars ne servirait pas «de prétexte au report d’une échéance électorale prévue en juin ?»

D'ici le 1er avril, le gouvernement doit remettre au Parlement, un rapport sur les risques sanitaires et les adaptations nécessaires à la tenue des scrutins et des campagnes électorales. Ce rapport est notamment établi sur la base de l'analyse du conseil scientifique du Covid-19, processus que les élus déplorent : «Toutes les élections sont essentielles. Ce n’est pas au Conseil scientifique de confiner la démocratie !».