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Des sénateurs français inquiets pour l'avenir du futur avion de combat européen

Face aux négociations qui s'enlisent entre Dassault et les partenaires allemand et espagnol pour le nouveau projet d'avion de combat européen, des sénateurs craignent que le projet qui permettra de remplacer le Rafale n'aboutisse pas.

Le projet de Système de combat aérien futur (SCAF) mené par la France, l'Allemagne et l'Espagne et enlisé dans les négociations entre industriels «approche du point de décrochage», se sont inquiétés ce 18 mars les sénateurs français.

«Depuis quelques mois (...) le SCAF approche du point de décrochage», affirme dans un communiqué la commission des Affaires étrangères et de la Défense du Sénat, à l'issue de l'audition des dirigeants de Dassault Aviation et d'Airbus.

Ce programme, d'un coût de 50 à 80 milliards d'euros selon les sénateurs, est «essentiel pour l'autonomie stratégique européenne à l’horizon 2040» ne peut être assumé par un pays seul.

Comme le rappelle l'AFP, le programme de futur avion de combat européen, qui s'insèrera dans un système connecté incluant des drones, vise à remplacer à l'horizon 2040 les avions Rafale et Eurofighter. Pour cela, Paris, Berlin et Madrid espèrent valider avant les élections allemandes en septembre les contrats industriels d'étude qui devrait mener en 2026 à la réalisation d'un démonstrateur en vol.

Mais les négociations entre Dassault, maître d'œuvre industriel de l'avion, et Airbus achoppent, notamment sur la répartition de la responsabilité des différents lots de travail.

«La fenêtre de tir pour lancer le démonstrateur du SCAF est en train de se refermer et les positions semblent encore très éloignées», jugent les sénateurs.

Pour le président de la commission sénatoriale, Christian Cambon, il faut «refonder le socle de la confiance sur les principes» qui prévalaient lors du lancement du programme et qui «ne sont pas négociables».

«Le leadership français sur le SCAF» – tandis que l'Allemagne dirige les programmes de coopération sur les futurs chars de combat (MGCS) et drones (Eurodrone) – «faisait l'objet d'un accord et il ne peut être remis en cause sans compromettre le projet», a-t-il mis en garde.

De même, le «principe du meilleur athlète» doit être respecté, selon lui. Dassault dirige ainsi le pilier «avion de combat» du SCAF tandis qu'Airbus, qui représente dans ce programme les intérêts de l'Allemagne et de l'Espagne, a la maîtrise d'œuvre des piliers «drones» et «cloud de combat» du programme.

La ministre des Armées Florence Parly avait elle aussi rappelé la semaine passée la nécessité de ne «pas perdre de vue les grands principes qui ont été posés par le président de la République et la chancelière dès le départ» et sur lesquels «on ne peut pas transiger».