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«Ne venez pas» : Joe Biden change de ton face à l'afflux de candidats à l'immigration

Accusé d'avoir créé un appel d'air en agitant des promesses d'assouplissement de la politique migratoire américaine, Joe Biden a appelé les candidats à l'immigration à ne pas venir aux Etats-Unis.

Le gouvernement de Joe Biden a nié le 17 mars tout laxisme à la frontière avec le Mexique, assurant qu'elle restait fermée malgré un afflux «historique» de migrants.

Je peux dire clairement : ne venez-pas

«La frontière est sûre, elle n'est pas ouverte», a assuré le ministre de la Sécurité intérieure Alejandro Mayorkas devant une commission parlementaire. La veille, le président Joe Biden lui-même avait demandé aux candidats à l'immigration de s'abstenir. «Je peux dire clairement : ne venez pas», a-t-il déclaré lors d'un entretien sur la chaîne ABC.

«J'ai entendu dire qu'ils venaient parce que je suis un gars sympa... Ce n'est pas vrai», a-t-il ajouté, alors que les républicains l'accusent d'avoir créé un appel d'air en assouplissant les politiques migratoires de son prédécesseur Donald Trump.

Les cartels et les trafiquants ont vu ça comme un feu vert

Dès son arrivée à la Maison Blanche, le démocrate a suspendu les expulsions de sans-papiers pendant 100 jours, introduit un projet de loi pour leur offrir un chemin vers la citoyenneté et commencé à admettre une partie des demandeurs d'asile qui patientent depuis des mois dans des camps au Mexique.

«Les cartels et les trafiquants ont vu ça comme un feu vert, un signe que la frontière est ouverte pour leurs affaires», a assené Michael McCaul, un élu républicain, lors de l'audition de Alejandro Mayorkas.

Le message de Joe Biden visant à décourager les migrants est bienvenu mais il «arrive trop tard», a renchéri son confrère John Katko. «Les mots seuls ne peuvent pas annuler les conséquences d'une politique et les statistiques ne mentent pas sur l'impact de sa politique», a-t-il ajouté.

Pression maximale sur les frontières 

En février, plus de 100 000 migrants en situation irrégulière ont été arrêtés à la frontière, dont plus de 70 000 adultes seuls, près de 20 000 personnes en famille et 9 457 mineurs isolés.

Alejandro Mayorkas a reconnu qu'il s'agissait d'un niveau «historique et sans précédent, surtout pour les mineurs non accompagnés».

Tout en défendant une politique respectueuse «du droit humanitaire» et des «valeurs» de l'Amérique, il a insisté sur le fait que la majorité des migrants qui se présentent à la frontière sont refoulés.

«Nous refoulons, en vertu des règles édictées par les autorités sanitaires pour répondre à la pandémie, tous les adultes seuls et nous faisons de même pour les familles, avec pour seule limite la capacité du Mexique à les admettre», a-t-il souligné.

Les élus démocrates ont affiché la même fermeté. «L'administration Biden agit, ses responsables ont répété à de multiples reprises que les gens ne devaient pas venir à la frontière pour l'instant», a déclaré le représentant Bennie Thompson. 

«L'administration Biden refoule plus de gens que la précédente, nos frontières ne sont pas ouvertes», a-t-il en outre assuré.