France

Covid-19 : les occupations de théâtres se multiplient pour réclamer leur réouverture

En France, une trentaine de théâtres et lieux culturels sont occupés par des intermittents et des gens du spectacle qui réclament la réouverture des lieux de culture et le retrait de toute réforme de l'assurance chômage.

En France, une trentaine de théâtres et lieux culturels sont désormais occupés par des intermittents et des gens du spectacle, selon le Parisien. Si les protestataires réclamaient initialement la réouverture des lieux de spectacles, les revendications se sont multipliées ces derniers jours avec des manifestants qui dénoncent leurs conditions de leur travail et exigent des mesures sociales. Pour la plupart, ces occupants sont soutenus par la CGT Spectacle.

Ce mouvement, d'une ampleur inédite a initialement été lancé le 4 mars par une dizaine de militants qui avaient décidé d'occuper le théâtre de l'Odéon à Paris. Une quarantaine d’artistes s'étaient joints au mouvement et les revendications sociales s'étaient multipliées. Les occupants réclament notamment le retrait de la réforme de l’assurance-chômage, la prolongation de l’année blanche (qui correspond à l'allongement des droits d’indemnisation jusqu’au 31 août 2021 pour les intermittents arrivant en fin de droits entre le 1er mars 2020 et le 31 août 2021) et la réouverture des lieux culturels.

Comme le rapporte France 24, l'organisation mise en place est faite pour durer. Les artistes ont pris possession du «foyer du public», plusieurs commissions (communication, logistique, ravitaillement, banderoles, etc.) ont été créées et des règles de vie commune sont même affichées dans les lieux. D'après Joachim Salinger, représentant syndical de la CGT Spectacle cité par France 24, «notre mouvement est directement lié à la crise sanitaire, mais plus encore que la réouverture des salles, notre revendication première, c’est le retrait de la réforme de l’assurance-chômage qui va couper les aides aux plus précaires alors qu’ils n’ont pas pu travailler depuis un an».

«Je veux dire que le gouvernement soutient le monde de la culture comme dans aucun autre pays étranger»

Après cette première occupation, des intermittents et acteurs du monde du spectacle ont décidé d'investir d'autres théâtres dans plusieurs villes en France. A Strasbourg, le 9 mars, les 51 élèves du théâtre national ont décidé d'occuper les locaux en s'associant aux intermittents qui occupent le théâtre de l'Odéon à Paris. Le mouvement s'est vite propagé à Nantes, Saint-Etienne, Besançon, Périgueux, Pau, Orléans, Brest, Limoges, Marseille, Angers, Villeurbanne, ou encore Lille.

Le 10 mars, pour apaiser la situation, le gouvernement a annoncé une rallonge de 20 millions d'euros pour aider les équipes artistiques les plus fragiles et annoncé une prolongation pour les intermittents de leurs droits aux congés maladie et maternité. Interrogée sur France Culture, le 12 mars, la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, qui avait auparavant jugé «inutile» et «dangereuse» les occupations, a déclaré : «On comprend le mouvement d'exaspération, de colère, parce que l'on est privé de culture. Je veux dire que le gouvernement soutient le monde de la culture comme dans aucun autre pays étranger.»

La ministre de la Culture a rappelé qu'elle militait «pour une ouverture globale à la même date des lieux de culture, mais avec des protocoles de sécurité adaptés», en précisant qu'elle visait le deuxième trimestre de 2021 sans toutefois annoncer de date précise.