France

2 millions d'euros et sa réintégration, la contre-attaque judiciaire de Jean-Marie Le Pen

Jean-Marie Le Pen assigne le FN en justice. L'ex-président d'honneur du Front national réclame une réparation sonnante et trébuchante au parti qu'il a fondé. La somme correspondrait aux multiples préjudices causés par son éviction.

La bataille judiciaire qui oppose le patriarche Le Pen à sa benjamine, Marine Le Pen, risque, selon les informations du site internet L'Opinion, de prendre un tournant pécuniaire.

Selon la plainte déposée par l'avocat de Jean-Marie Le Pen au tribunal de Nanterre, outre ces indemnités en réparation d'un «préjudice moral», figure également une demande de réintégration dans ses fonctions de Président d'honneur du parti.

La requête porte enfin sur la reconnaissance par le tribunal «de graves fautes» commises envers lui par la direction du Front national (FN), constitutives selon lui, «d’un très lourd préjudice porté à sa renommée, à sa dignité, à son honneur et à son action politique».

La Justice devrait trancher toutes ces questions début 2016.

Pourtant, selon les informations sorties par le journal Le Mondemi-septembre, un semblant de paix a pu s'esquisser entre Marine Le Pen et son père. Une discrète rencontre avait en effet eu lieu au domicile de la première pour une tentative de conciliation, à quarante-huit heures de l’ouverture de l’université d’été du Front national.

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Cette requête auprès du tribunal de Nanterre rappelle que Jean-Marie Le Pen, licencié en droit et rompu aux subtilités de la procédure, n'a jamais hésité à saisir les tribunaux. Ce fut également le cas lors de la fronde menée par Bruno Mégret en 1999. A l'époque, les juges avaient tranché en faveur du président historique du FN contre son ex-fidèle lieutenant qui voulait se faire élire à la présidence du parti.

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Coïncidence, Marine Le Pen, convoquée en tant que témoin assistée dans une autre affaire judiciaire, celle du financement de son parti, a refusé de se rendre à l'invitation des juges. La présidente du Front national a déposé une requête en suspicion légitime contre les magistrats, les juges Renaud van Ruymbeke et Aude Buresi. Selon Marine Le Pen, les magistrats ne disposeraient d'aucun élément à charge et feraient au FN un procès d’intention.