France

«Pas question de sortir de l'euro» : Jordan Bardella entérine le virage du RN pour 2022

Evoquant le programme du Rassemblement national pour la présidentielle de 2022, son vice-président Jordan Bardella a déclaré que le parti n'avait pas l'intention d'abandonner l'euro, actant ainsi un virage entamé depuis quelques années.

Interrogé le 7 mars dans l’émission Question politiques diffusée sur France Inter, le vice-président du Rassemblement national (RN), Jordan Bardella, était invité à s’exprimer sur les idées et le programme du RN en vue de la prochaine élection présidentielle qui se déroulera en avril et mai 2022, et à laquelle Marine Le Pen, présidente du mouvement, a d’ores et déjà annoncé vouloir se présenter.

A cette occasion, Jordan Bardella a très clairement confirmé le virage entamé par le Rassemblement national ces dernières années sur la question de l'euro, expliquant que pour son parti, il n'était «pas question» de faire sortir la France de la monnaie unique européenne.

Interrogé sur l’évolution du RN concernant cette problématique monétaire et, plus généralement, sur les problématiques européennes, Jordan Bardella a reconnu que le parti avait «évolué sur un certain nombre de points».

«C’est vrai que le rapport que l’on avait à l’Union européenne il y quelques années n’est pas le même qu’aujourd’hui. Il s’agissait en 2017 d’avoir une rupture franche avec l’Union européenne […] Dans le projet présidentiel de 2022, il ne sera pas question de sortir de l’euro», a-t-il ainsi fait savoir, précisant qu’il fallait prendre en compte «ce que nous ont dit les Français lors des précédentes élections présidentielles qui se sont soldées par des échecs».

Le bras droit de Marine Le Pen a complété son propos en disant que le RN n’avait jamais été hostile à l’Europe, mais qu'il était opposé au fonctionnement actuel de l’Union européenne, soulignant la différence entre ces deux positions. Jordan Bardella a par ailleurs précisé qu’en cas d’accession aux responsabilités, le RN souhaitait engager des négociations avec les partenaires européens pour évoquer les points les plus négatifs comme l’indépendance de la BCE (Banque centrale européenne) ou encore la souveraineté nationale.

A ce jour, trois mouvements politiques français proposent ouvertement une sortie de la France de l’euro et de l’Union européenne : le mouvement des Patriotes, présidé par Florian Philippot, l’Union populaire républicaine, présidée par François Asselineau, et Génération Frexit, présidé par Charles-Henri Gallois. Dans un tweet publié le 7 mars en réponse à Jordan Bardella, le chef de file des Patriotes a déclaré que «changer de politique en restant dans l’euro, c'est vouloir repeindre d’une couleur différente les murs de sa cellule. Quitter la prison, c’est sortir de l’euro (et de l’UE) !».