France

Couvre-feu en Guadeloupe : «Nous manquons de prospective, de moyens et de prévention»

Philippe Belair, secrétaire général de la Fédération Santé CGT Guadeloupe évoque sur RT France les difficultés liées à l'entrée en vigueur du couvre-feu en Guadeloupe. Le syndicaliste fustige «30 années de pression budgétaire sur les hôpitaux».

Philippe Belair, secrétaire général de la Fédération Santé CGT Guadeloupe, a commenté sur RT France la situation sanitaire de l'île, soumise depuis le 7 mars à un couvre-feu allant de 22h à 6h du matin. 

«Ca fait des années que nous militons pour qu'il y ait des moyens [...] aujourd'hui on se retrouve en difficulté et on nous annonce qu'il y a effectivement une quarantaine de cas de variant», a regretté dans un premier temps le syndicaliste, avant d'évoquer une situation sanitaire difficile imputable à «30 années de pression budgétaire sur les hôpitaux».

Cette situation est très compliquée pour nous, il n'y a pas que le Covid

«Souvent, on nous dit qu'on est très indisciplinés or c'est faux. Il y a une grande discipline de la population, les soignants aussi. Ce qu'il nous manque, ce sont des moyens», a pointé le syndicaliste qui avant d'ajouter : «Le virus tue effectivement [...] mais ce n'est pas le virus qui essentiellement tue. Ce qui tue, c'est le manque de prospective, le manque de moyens, le manque de prévention.»

Et de rappeler que la France connaît également une épidémie de dengue avec plus de «20 000 cas». «Cette situation est très compliquée pour nous, il n'y a pas que le Covid», a regretté Philippe Belair avant de conclure : «Ce soir nous aurons effectivement un couvre-feu, on ne sait pas ce que ça va donner, il nous est dit que c'est de la faute de la population, mais ça reste à prouver.»

En Guadeloupe, le taux de positivité atteint 8,8%, un niveau bien supérieur à celui de la Martinique voisine, qui enregistre un taux de 3,2%.