France

Jets de pierres, tirs de mortier : troisième nuit de violences dans un quartier de Fréjus

Le quartier de la Gabelle situé à Fréjus (Var) est au cœur de multiples incidents avec les forces de l'ordre. Le maire évoque des scènes de «guérilla» et des services de l'Etat totalement «dépassés».

Depuis trois jours, le quartier de la Gabelle situé à Fréjus, dans le département du Var, fait l’objet de nombreux incidents entre riverains et forces de l’ordre. Après deux nuits de violence les 26 et 27 février, de nouvelles émeutes et de nouveaux affrontements impliquant une quarantaine d’individus ont eu lieu le 28 février. La Gabelle est un quartier situé à l'est de Fréjus et réputé comme un lieu particulièrement touché par le trafic de stupéfiants. Il est classé comme quartier «prioritaire» par l'Agence nationale de la cohésion des territoires.

Comme le rapporte Var Matin, pour cette troisième nuit consécutive, peu avant 23h, des feux ont été allumés avec des poubelles et des matelas sur la chaussée, ce qui a alerté un équipage de la police municipale qui patrouillait dans les environs. Une fois rendu sur place, l’équipage a été pris dans un guet-apens par des individus qui tiraient au mortier et jetaient des pierres sur la voiture. Pris au piège, le véhicule a dû reculer afin de s’extirper de cette embuscade en attendant du renfort qui est notamment venu de la police nationale. «Aucun blessé n'est à déplorer», mais selon un agent cité par Var Matin, «c'est un miracle [...] quand on voit l'état de la voiture», évoquant notamment des dégâts au niveau du pare-brise, des portières et de la vitre du côté conducteur.

«Les services de l'État sont dépassés»

Après plus d’une demi-heure d'intervention contre une quarantaine d’individus vêtus de noir, les forces de l’ordre ont finalement réussi à rétablir le calme. A la suite de ces échauffourées, et une fois le calme rétabli, les sapeurs-pompiers sont intervenus pour éteindre les multiples départs d’incendie constatés dans le quartier, notamment au pied des caméras de vidéosurveillance, qui, semble-t-il, étaient les principales cibles de ces attaques et incendies.

Le maire RN (Rassemblement national) de Fréjus, David Rachline, a précisé qu’aucune interpellation n’avait eu lieu à l'issue de ce nouvel affrontement. Interrogé par Le Figaro au sujet de ces nuits d’émeutes, l’élu a précisé que «la mise en place des caméras de surveillance gêne ces personnes pour leurs trafics». «La voiture de nos services municipaux était trouée par l'impact des pierres. On est passé à côté du drame hier», a-t-il déclaré évoquant des scènes de «guérillas». Le maire a par ailleurs précisé qu'il allait porter plainte pour tentative de meurtre et demander à la préfecture de renforcer les effectifs à Fréjus.

Pour l’élu, «les services de l'État sont dépassés». «Et il y a un évident problème de justice et de réponse pénale, notamment sur la question des mineurs. Quand nos agents arrêtent un jeune, il ressort le lendemain et recommence ses méfaits le surlendemain», regrette-t-il, promettant de «continuer d'aider les habitants du quartier qui sont en difficulté et qui méritent» les initiatives sociales de la ville.