Jérôme Rodrigues comparaissait le 24 février devant le tribunal correctionnel de Paris pour «injure» envers la police. La figure du mouvement des Gilets jaunes est poursuivie pour avoir qualifié sur Twitter le 9 septembre 2020 le syndicat policier Synergie-officiers de «bande de nazis» et évoqué l'existence d'un «camp de concentration [caché] au nord-est de Paris». Réagissant à la publication, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait alors annoncé le lendemain sur le même réseau social, déposer une plainte «au nom du ministère, et pour défendre l’honneur de tous les policiers».
Devant le juge, Jérôme Rodrigues et son avocat Arié Alimi ont démontré que l'insulte ne visait pas l'institution policière mais un syndicat et en particulier les personnes chargées de son compte Twitter. «Malgré sa blessure volontaire, Jérôme Rodrigues n'a jamais insulté la police, à aucun moment lors de ses nombreuses prises de paroles», a déclaré Arié Alimi, avant de demander la relaxe de son client. L'Etat ainsi que Synergie-officiers, partie civile, ont chacun demandé un euro au titre des dommages et intérêts à l'encontre du prévenu ainsi que la prise en charge des frais de justice.
A l'issue de son procès, Jérôme Rodrigues a déploré au micro de RT France l'existence d'une entreprise de dénigrement à son encontre : «On continue aujourd'hui à [me] faire passer pour un haineux des keufs alors que ce n'est pas vrai. On continue à [me] faire passer pour violent . Je n'ai pas de casier. Je suis là pour militer pour les droits sociaux et pour le mieux-vivre de mes camarades», s'est-il défendu avant de fustiger le gouvernement qui, selon lui, «utilise les flics pour les protéger de leurs conneries». La décision du tribunal sera rendue le 6 avril.