Réagissant à une publication de la veille dans laquelle le Gilet jaune Jérôme Rodrigues a qualifié le syndicat policier Synergie-officiers de «bande de nazis» et évoqué l'existence d'un «camp de concentration [caché] au nord-est de Paris», le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé ce 10 septembre sur Twitter, déposer une plainte «au nom du ministère, et pour défendre l’honneur de tous les policiers». «Les propos de M. Rodrigues envers la police de la République sont ignobles», a écrit le ministre.
«Jamais je ne ferai silence», répond Rodrigues
En retour, Jérôme Rodrigues a publié un nouveau tweet, dans lequel il demande à Gérald Darmanin de porter également plainte contre le syndicat policier, affirmant être la cible d'insultes de leur part. «Chez vous la justice ne marche que dans un sens et je le répète vous m’avez mutilé vous m’avez insulté et jamais je [ne] ferai silence», a encore écrit le Gilet jaune, touché à l’œil par un tir policier lors d'une manifestation à Paris, le 26 janvier 2019.
Cet affrontement entre le syndicat Synergie-officiers et Jérôme Rodrigues, chacune des parties étant très active sur les réseaux sociaux, a eu lieu alors que des multiples appels à manifester le 12 septembre se sont fait entendre. Le Gilet jaune a lui-même appelé à «une désobéissance civile complète».
Dans ce débat, l'humoriste Jean-Marie Bigard a souhaité intervenir dans une vidéo, se «désolidarisant» de Jérôme Rodrigues : «Je viens de voir les propos qu'a tenus Jérôme Rodrigues sur la police. Il m'est bien évidemment impossible de les cautionner. Je me désolidarise donc de Jérôme et je refuse de défiler à ses côtés samedi prochain [12 septembre], même si la cause me tenait à cœur.»
Le ministre, qui annonce aujourd'hui déposer plainte contre «les propos ignobles» de Jérôme Rodrigues, avait lui-même suscité une vague d'indignation quand, lors d'une intervention à la radio le 25 novembre 2018, il avait estimé que c'était la «peste brune» qui avait défilé sur les Champs-Elysées le 24 novembre, en référence au deuxième acte de mobilisation du mouvement citoyen. Alors ministre de l'Action et des Comptes publics, il avait également appelé à distinguer les «honnêtes gens» des «casseurs professionnels de la République».