Voilà qui ne va pas calmer l'indignation et la grogne des Gilets jaunes mobilisés les 17 et 24 novembre. Lors de son passage dans l'émission Le grand jury de RTL le 25 novembre, le ministre de l'Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin, n'a pas hésité à déployer un champ lexical anxiogène, évoquant la «peste brune» à propos de la mobilisation sur les Champs-Elysées à Paris le 24 novembre.
«Sur les Champs-Elysées, c'est la peste brune qui a manifesté, pas les Gilets jaunes», a ainsi estimé le ministre, tout en appelant à distinguer les «honnêtes gens», des «casseurs professionnels de la République [qui se sont fondus dans le rassemblement]».
Le 24 novembre, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner avait déjà accusé «l'ultra-droite [de s'être] mobilisée et [d'être] en train de vouloir dresser des barricades sur les Champs-Elysées».
Des propos qui ont engendré de très nombreuses réactions, certains commentateurs ayant accusé le ministre de faire l'amalgame entre Gilets jaunes et casseurs pour mieux discréditer le mouvement.
Gérald Darmanin a toutefois concédé sur RTL que les Gilets jaunes avaient «manifesté face à la politique du gouvernement, mais aussi face à 20 ou 30 ans de ras-le-bol fiscal». Annonçant peut-être un début de mesure visant à apaiser les Gilets jaunes, le ministre des comptes publics s'est dit favorable à la taxation du kérosène, à condition qu'elle soit mise en place au niveau européen. Si elle est mise en place, cette mesure constituerait une première réponse à l'une des principales injustices fiscales pointées par le mouvement des Gilets jaunes, qui reprochent entre autres au gouvernement de toujours ponctionner les petits au profit des plus grands.