France

La zone du Triangle de Gonesse évacuée par les forces de l’ordre 

A la suite d'une décision judiciaire, les policiers ont évacué la zone à défendre (ZAD) du Triangle de Gonesse située dans le Val-d'Oise. Insoumis et écologistes ont dénoncé les interpellations à l'issue de cette opération.

Les forces de l’ordre ont évacué le 23 février sans heurts la zone à défendre (ZAD) du Triangle de Gonesse située dans le Val-d'Oise au moyen d'un important dispositif policier. Une trentaine de militants occupaient le terrain depuis dix-sept jours afin de protester contre la création d'une future gare de métro du Grand Paris. Selon une source policière citée par France info, 25 militants ont été interpellés pour «occupation illicite d’un terrain» et «attroupement». 

Le 19 février, le tribunal de Pontoise avait ordonné l'évacuation sans délai du terrain occupé qui appartient à l’Etablissement public foncier d'Ile-de-France (EPFIF). L'expulsion de ces militants avait été ordonnée sans délai sous astreinte de 500 euros par jour.

«Il n'y a pas eu de violence ni d'affrontement» a déclaré Bernard Loup, le président du Collectif pour le Triangle de Gonesse (CPTG), qui n'est pas à l'origine de cette occupation illégale mais qui l'a fortement soutenue. «Les CRS sont arrivés vers 6H, on est cernés, ils ont envahi la ZAD», avait témoigné un peu plus tôt un militant présent sur place auprès de l’AFP.

Depuis le 7 février, des dizaines de citoyens (et jusqu'à une centaine les week-ends) occupaient ce terrain et avaient notamment construit des cabanes de fortune pour s'y abriter. Refusant la construction de cette nouvelle gare de la ligne 17 du Grand Paris Express, ils défendent un projet agricole «alternatif», rejettent l'artificialisation de ces terres jugées fertiles et s'opposent à la création d'une éventuelle zone d'activités.

Des élus écologistes et insoumis apportent leur soutien aux zadistes 

Cette évacuation a créé des remous dans l’opposition, notamment au sein des élus d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV) et les élus de La France insoumise (LFI) qui ont vivement protesté contre cette évacuation. Le maire EELV de Grenoble (Isère), Eric Piolle, est d'ailleurs venu soutenir les militants dans la matinée. Dans un tweet publié ce 23 février, il déclare : «Avec un Président écologiste le bassin parisien va respirer !»

De son côté, le patron d'EELV, Julien Bayou, a déclaré que «c’est un enjeu national symbolique», lors d'un point presse organisé le 23 février. «L’ensemble des forces politiques peuvent promouvoir des discours verts et dans les faits continuer des projets productivistes et destructeurs de terre» a-t-il déclaré.

Du côté de La France insoumise, la députée de Seine-Saint-Denis, Clémentine Autain, s’est rendue devant le commissariat de Cergy où plusieurs militants de la ZAD ont été emmenés par les forces de l’ordre. Dans un tweet, l’élue insoumise fustige la décision de la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, d'avoir «saisi les tribunaux au lieu d'assumer le débat démocratique nécessaire sur le Triangle de Gonesse».

Le groupe parlementaire de LFI a d’ailleurs publié un communiqué, le 23 février, pour apporter son «soutien aux occupants de Gonesse» en demandant leur «libération immédiate et l’arrêt de l’implantation de cette gare aussi inutile que nuisible».

Ce projet de gare doit servir la ligne 17 du Grand Paris Express et doit relier Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) à l'aéroport de Roissy-CDG en 2030, en passant par le Triangle de Gonesse, où elle devait initialement desservir un méga-complexe commercial et de loisirs Europacity. Emmanuel Macron avait annoncé en novembre 2019, l'abandon de ce complexe géant. Depuis lors, le sort de ces 280 hectares de terres agricoles reste totalement incertain.