France

Fact-checking: un «salut nazi» a-t-il vraiment été vu à la manifestation de Génération identitaire ?

Plusieurs responsables politiques ont dénoncé le «salut nazi» présumé d'un partisan du mouvement identitaire menacé de dissolution, durant la manifestation du 20 février. Mais une vidéo de la scène montre un geste sans connotation politique évidente.

Une image circulant sur les réseaux fait polémique depuis la manifestation du 20 février en soutien au groupe anti-immigration Génération identitaire (GI), menacé de dissolution par le ministère de l'Intérieur. Sur une capture d'écran, on voit un manifestant bras et main tendus, dans une posture semblant rappeler le salut fasciste, mais une vidéo de la même scène révèle ce qui s'apparenterait plutôt à un geste visant à haranguer la foule.

Plusieurs responsables de La France insoumise ont relayé l'image qui démontre selon eux la présence de sympathisants fascistes parmi les soutiens de cette organisation identitaire. «Hier, pendant la manif de Génération identitaire, derrière l'orateur, il y a [un] type tranquillou qui fait un salut nazi... Dissout !! Et encore dix sous c'est pas cher comme aurait dit un humoriste français...», a écrit sur Twitter le député de Seine-Saint-Denis Alexis Corbière.

Le porte-parole des jeunes du parti, David Guiraud, a également relayé l'image, écrivant : «Tous ceux qui ont soutenu Génération Identitaire doivent être souillés par la HONTE !» Son message a été retweeté par le leader des Insoumis Jean-Luc Mélenchon.

Une journaliste du Parisien présente à la manifestation a également retweeté l'image qui provient du compte de l'Observatoire national de l’extrême droite, avant de la supprimer, «pour éviter de fâcher ces messieurs».

Un geste sans visée politique évidente

Sur une vidéo du média conservateur Valeurs actuelles, on peut voir l'ensemble de la gestuelle du militant en mouvement. On y distingue un geste sans connotation politique évidente, semblant viser à haranguer la foule, pendant que le président de GI, Clément Gandelin, prononce un discours.

Le 20 février, entre 1 500 et 2 000 personnes se sont rassemblées à Paris pour protester contre l'éventuelle dissolution du mouvement Génération identitaire, évoquée pour la première fois le 26 janvier par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. Celui-ci, qui s'était dit «scandalisé» par une opération anti-migrants du groupe dans les Pyrénées le 19 janvier, avait annoncé quelques semaines plus tard avoir engagé la procédure de dissolution du groupe, donnant 10 jours à l'organisation pour faire valoir ses arguments.