Le 22 février 2021, l’avocat Emmanuel Ludot qui représente les intérêts de nombreuses personnalités du monde de la culture et du spectacle, comme Jean-Marie Bigard, Gérard Lanvin, Francis Lalanne ou Jean-Luc Moreau, a saisi le juge des référés de la plus haute juridiction administrative afin de faire rouvrir les salles de spectacles en France. L’avocat souhaite notamment que le gouvernement complète les articles de trois décrets pris dans le cadre de l'urgence sanitaire afin d’épargner les salles de spectacle.
L’argumentation qui sera développée le 22 février auprès des membres du Conseil d’Etat sera notamment axée sur les «effets secondaires terribles» des mesures de restriction sanitaire auprès des jeunes. Comme le rapporte Le Parisien, la dégradation de la santé mentale des Français sera l’un des arguments décisifs dans ce bras de fer juridique. «Les psychologues et les psychiatres le constatent, il y a une hausse exponentielle du nombre de consultations, de cas de dépression, de mal-être», a fait savoir Me Ludot. Pour tenter de convaincre son auditoire, l'avocat compte s'appuyer sur l'avis d'un expert, Boris Cyrulnik, dont la conclusion du courrier versé au débat est sans ambiguïté : «L'allègement du confinement pour la culture est une urgence sanitaire.»
Un précédent recours rejeté le 24 décembre
Ce n’est pas la première fois que des avocats tentent de convaincre le Conseil d’Etat sur la nécessité de rouvrir les salles de spectacles. Comme le rappelait France Musique, soutenus par une dizaine de personnalités du monde de la culture et du spectacle, les avocats William Bourdon et Vincent Brengarth avaient déposé le 15 décembre dernier un recours devant le Conseil d’Etat.
Le 24 décembre, le juge des référés du Conseil d’Etat avait rejeté la demande en estimant que «la fermeture de ces lieux culturels n’est justifiée que par la récente dégradation du contexte sanitaire et les incertitudes qui pèsent sur son évolution à court terme», précisant que «dans un contexte plus favorable, leur fermeture ne pourrait être maintenue au seul motif qu’il existe un risque de transmission du virus aux spectateurs».
En d’autres termes, le Conseil d’Etat estimait que cette mesure de fermeture n’était légale que tant que demeurerait un niveau particulièrement élevé de diffusion du virus au sein de la population.