«Le racialisme est totalement opposé au concept d'universalisme républicain», a jugé la sénatrice Marie-Noëlle Lienemann, élue de la Gauche républicaine et socialiste et ex-PS, lors d'un débat organisé le 11 février par le parti de gauche Génération.s. «Je trouve dangereux et inquiétant la montée sur scène du "racialisme" et "quand j'entends le mot "racisé", ou que notre république est "raciste", ça me met hors de moi», a-t-elle développé.
La sénatrice a ajouté qu'il y avait du racisme en France mais a considéré que «les fondamentaux de notre République» n'étaient pas racistes. La loi interdisant le voile à l'école ou celle interdisant le port du voile intégral dans l'espace public sont, pour Marie-Noëlle Lienemann, «des lois progressistes qui permettent l'émancipation dans le cadre de notre laïcité».
L'intervention de Marie-Noëlle Lienemann résume l'amalgame et l'incompréhension
Selon la député La France insoumise (LFI) Danièle Obono, «l'intervention de Marie-Noëlle Lienemann résume l'amalgame et l'incompréhension» autour de ce débat. «Les personnes racisées sont ciblées», a-t-elle ajouté, en défendant le droit pour les personnes concernées de «s'auto-organiser» pour se défendre.
Génération.s, fondé par l'ex-candidat PS à la présidentielle Benoît Hamon, a organisé ce débat en visioconférence sur le thème de la République un peu avant celui qui a opposé dans la soirée sur France 2 Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, et Marine Le Pen, présidente du RN, sur l'islamisme et l'immigration.
Julien Bayou, secrétaire national d'EELV, a quant à lui dénoncé lors du débat organisé par Génération.s «la discrimination massive et systématique à l'égard des Noirs et des Arabes». «La République est défaillante à l'égard de sa promesse», a-t-il affirmé, tandis que «le projet écologiste n'oublie personne au bord du chemin».
La sénatrice PS Laurence Rossignol devait participer au débat mais a finalement décliné en raison de la participation d'Ali Rabeh, maire Génération.s de Trappes, en conflit avec le professeur de philosophie Didier Lemaire qui dénonce «la progression d'une emprise communautaire toujours plus forte» sur ses élèves, ainsi que «l'absence de stratégie de l'Etat pour vaincre l'islamisme». A l'AFP, Laurence Rossignol a déclaré ne pas vouloir «apporter [sa] caution», faisant valoir que le maire de Trappes était au cœur d'une polémique et que ce débat était un «piège». Marie-Noëlle Lienemann a également exprimé son «malaise» à ce sujet.