France

Plusieurs rassemblements en hommage à Guillaume T., étudiant retrouvé mort (IMAGES)

Les hommages se multiplient pour Guillaume, jeune homme retrouvé mort dans sa chambre d'étudiant du campus de Nanterre deux semaines après avoir initié un mouvement de dénonciation de violences sexuelles.

Deux rassemblements se sont tenus ces 10 et 11 février en hommage à Guillaume T., jeune étudiant retrouvé mort le 9 février dans sa chambre deux semaines après avoir accusé de viol Maxime Cochard, un élu PCF de Paris et initié une série de témoignages sous le mot-dièse #MeTooGay.

Un rassemblement silencieux s'est tenu ce 11 février devant la cité universitaire de Nanterre où résidait le jeune homme âgé de 20 ans. Une minute de silence a été observée à cette occasion. 

Une banderole sur laquelle figurait le slogan «Justice pour Guillaume» a notamment été déployée devant un bâtiment du Crous, a constaté un journaliste de RT France sur place. 

«Même si on n'a pas voulu ce rassemblement revendicatif, il y a aussi un enjeu politique qui est de parler des violences sexuelles, parler de tout ce qu'il se passe dans la société en général vis-à-vis des viols, vis-à-vis du patriarcat et notamment dans les organisations politiques», a déclaré Tao Chéret, un des participants, à RT France. Il a en outre rappelé que les causes du suicide présumé du jeune homme étaient pour l'heure inconnues.

Une enquête visant à établir les causes de la mort de Guillaume a été ouverte, a fait savoir le parquet de Nanterre. Selon les premiers éléments de l'enquête, aucun lien n'était établi entre les accusations de viol et la mort de l'étudiant, rapporte l'AFP.

La veille, un rassemblement avait déjà réuni des dizaines de personnes devant le siège du PCF dans le XIXe arrondissement de Paris.

Nombreux ont été les hommages politiques une fois la mort du jeune homme révélée.  

«J'ai appris avec effroi le suicide de Guillaume, étudiant qui avait 20 ans et la vie devant lui», a déclaré le secrétaire général du PCF Fabien Roussel sur Twitter.

«Toutes mes pensées à Guillaume», a écrit par ailleurs la maire PS de Paris Anne Hidalgo sur Twitter. «Grâce à son témoignage courageux, ce jeune étudiant engagé a contribué à une vague de libération de la parole nécessaire, et sans précédent», a-t-elle ajouté.

Pour les Jeunes écologistes, qui lui ont également rendu hommage dans un communiqué, «le témoignage de Guillaume a permis une libération de la parole sans précédent dans le milieu gay». 

Le 21 janvier, Guillaume T. avait accusé Maxime Cochard, élu communiste du XIVe arrondissement, et son compagnon de viol en octobre 2018. «Je considère qu'ils ont profité de ma jeunesse, de ma naïveté, du fait qu'en raison de problèmes familiaux je n'avais pas vraiment d'endroit où dormir, de leurs responsabilités au sein du PCF pour avoir des relations sexuelles non consenties avec moi», avait-il écrit sous le pseudo Prunille sur Twitter.

Un peu plus tard le même jour, Guillaume avait à nouveau twitté des remerciements à la suite des nombreux messages de soutien qu'il avait immédiatement reçus. «Merci pour tous les messages de soutien, je pourrai pas répondre à tous il y en a vraiment trop. Je compte me battre pour que justice soit faite et je vois bien que je serais entouré, accompagné et soutenu dans toutes mes démarches», avait assuré le jeune homme.

Accusé, Maxime Cochard avait rapidement réagi, dénonçant «une accusation totalement fausse».

Le Parti communiste et la maire du XIVe arrondissement Carine Petit lui avaient cependant demandé de se mettre en retrait de ses responsabilités au sein du conseil de Paris et du conseil d'arrondissement. L'avocate de l'élu allait engager une démarche pour diffamation, désormais annulée.