France

Un député de la majorité propose un «amendement Zemmour»

Un député de la majorité a proposé un amendement afin d'instaurer une obligation pour les chaînes de télévision de rappeler les condamnations de leurs intervenants pour incitation à la haine. Le nom d'Eric Zemmour, pas cité, a été sous-entendu.

Le 10 février, le député de la majorité M'jid El Guerrab a proposé un amendement au projet de loi «confortant le respect des principes de la République» (aussi appelé projet de loi «séparatisme») visant à instaurer l'affichage, lors des émissions télévisées, des éventuelles condamnations pour incitation à la haine des personnes intervenant à l'écran. Le député membre du groupe Agir ensemble sous-entend qu'il vise l'essayiste et chroniqueur Eric Zemmour, sans toutefois le nommer. L'amendement a finalement été rejeté.

Le député de la 9ème circonscription des français établis hors de France s'est exprimé dans l'Hémicycle afin de proposer cet amendement qui permettrait aux juges de prononcer «au titre de peine complémentaire une obligation de diffusion de la condamnation de la personne ayant été condamnée pour des faits de provocation à la commission d'un crime ou d'un délit». Une obligation qui concernerait notamment «les chaînes de télévision qui inviteront ou emploieront une personne condamnée [pour incitation à la haine], et ce jusqu'à deux mois après la condamnation». 

M'jid El Guerrab – contre qui le parquet de Paris a, en décembre 2019, réclamé un procès pour «violences avec arme par destination», à la suite d'une dispute lors de laquelle il aurait frappé avec un casque de moto le responsable PS Boris Faure en 2017 – a ensuite interrogé le gouvernement et ses collègue en ces termes : «est-ce qu'il est possible, à un an de l'élection présidentielle, d'avoir chaque jour à la radio ou à la télévision, des personnalités – et pour n'en citer aucune bien sûr – ayant définitivement par ailleurs été condamnées [...] pour incitation à la haine et de les laisser comme ça impunément s'exprimer ?»

Le député faisait sans doute référence à l'essayiste er chroniqueur quotidien sur CNews Eric Zemmour, dont l'hypothèse d'une candidature à l'élection présidentielle de 2020 a récemment été évoquée et qui a été condamné le 25 septembre dernier à 10 000 euros d'amende pour injure et provocation à la haine après à un discours sur l'islam et l'immigration prononcée lors d'un rassemblement politique à Paris, en septembre 2019.