Selon une information du Point publiée le 6 février, le démantèlement d'un réseau de trafic de stupéfiants actif dans le département de la Seine-Saint-Denis, et particulièrement à Saint-Ouen, a mené au cours de la semaine à une importante saisie d'armes de guerre : des fusils d'assaut Kalachnikov et M16, ainsi qu'un fusil de précision Mauser avec lunette sur trépied, mais aussi des pistolets-mitrailleurs... Le tout avec des chargeurs et plus de 500 munitions et 1 300 cartouches de différents calibres. Mais aussi des explosifs (600 grammes de TNT et du pentrite, composant principal du Semtex) avec leurs systèmes de mise à feu, selon le Journal du dimanche (JDD).
Deux frères à la tête du trafic décrits comme de «véritables parrains» à Saint-Ouen
Cette même source précise que les armes et la drogue saisies se trouvaient dans une «nourrice», un pavillon du Val-de-Marne.
Une dizaine de personnes ont été interpellées le 1er février à l'aube en Ile-de-France avec l'appui du Raid et de la Brigade de recherche et d'intervention et huit mis en cause ont été déférés le 5 février. Cinq suspects ont été placés en détention et deux restent sous contrôle judiciaire.
«On s'attendait à trouver des armes, mais pas autant...» a confié le contrôleur général Stéphanie Cherbonnier, chef de l'Ofast (office anti-stupéfiant), au JDD. Le journal précise qu'il s'agit de la conclusion d'une enquête qui aura duré deux années.
A la tête de ce trafic, et parmi les trafiquants présumés qui ont été déférés à la suite de cette interpellation, se trouvent deux frères que le JDD qualifie de «véritables parrains» à Saint-Ouen : les frères Ider, le cadet, Lyes et Samir, 42 ans, qui était en liberté avec un bracelet électronique depuis 2019 après avoir purgé la plus grande partie d'une peine de 20 ans prononcée en 2011 pour trafic de cocaïne. Il est également décrit comme «violent et radicalisé». Le Point précise que les deux frères sont tombés en même temps que leurs lieutenants. Soit une grosse prise pour la direction centrale de la police judiciaire donc, mais qui soulève une autre question : la saisie d'armes pourrait-elle indiquer que les mis en cause étaient en train de diversifier leur activité vers le trafic d'armes, ou qu'ils en faisaient usage pour défendre leurs territoires ?
Par ailleurs, Le Point s'interroge : qui reprendra les points de trafic vidés de leurs trafiquants ? Certains des «points de deal» en question situés sur l'avenue Michelet à Saint-Ouen ou sur l'Ile-Saint-Denis pourrait rapporter entre 10 000 et 12 000 euros par jour.