France

François Asselineau mis en examen, son avocat dénonce «une enquête menée exclusivement à charge»

Deux jours après son placement en garde à vue pour des accusations de harcèlement et d'agressions sexuelles, le président de l'UPR a été mis en examen. Selon son avocat, le chef de parti dénonce catégoriquement ces accusations.

Le président de l'Union populaire républicaine (UPR) François Asselineau a été présenté à un juge d'instruction et mis en examen pour harcèlement moral, harcèlement sexuel, agressions sexuelles par personne ayant autorité et intimidation d'une victime, rapporte l'AFP le jour-même, citant une source judiciaire.

Le fondateur de l'UPR, qui avait été placé en garde à vue deux jours plus tôt dans le cadre d'une enquête préliminaire ouverte le 15 mai par le parquet de Paris, a été placé sous contrôle judiciaire. 

Deux plaintes avaient été déposées par deux victimes présumées et anciens salariés de l'UPR, l'une dans l'Allier, l'autre à Paris, et un ancien cadre avait fait un signalement au procureur de la République.  

Monsieur Asselineau déplore qu'une fois encore le tribunal médiatique bafoue la présomption d'innocence

L'avocat de François Asselineau Pierre Darkanian, a déclaré à l'AFP à l'issue de sa mise en examen : «Monsieur Asselineau conteste catégoriquement les accusations qui reposent sur une enquête menée exclusivement à charge». Et d'ajouter : «Les accusations dont il s'agit ont été portées par deux anciens employés de l'UPR dont les plus graves constituent de prétendus baisers volés». 

Le responsable politique a été confronté aux deux plaignants lors de sa garde à vue, selon l'avocat. Ceux-ci ont maintenu leur version des faits.

«Monsieur Asselineau déplore qu'une fois encore le tribunal médiatique bafoue la présomption d'innocence, conditionne le traitement judiciaire de l'affaire et instaure un climat de suspicion et un régime discriminatoire à l'encontre de certaines personnalités publiques», a ajouté Pierre Darkanian.

Plus tard dans la soirée, François Asselineau s'est exprimé sur les réseaux sociaux. «Je suis sorti de garde à vue et ai été reçu par la juge d'instruction qui m'a mis en examen. Je vous rassure : malgré la violence inouïe de tout ce processus, je vais bien, et je suis plus déterminé que jamais à démonter ces accusations instrumentalisées dans un but politique», a-t-il tweeté.

Plusieurs dizaines de cadres de l'UPR avaient réclamé au printemps 2020 sa démission, évoquant «l'existence de relations particulières et plus qu'insistantes de [la] part» de François Asselineau à l'égard de salariés de l'UPR, «source de graves souffrances psychologiques». François Asselineau avait formellement démenti ces accusations et dénoncé une «tentative de déstabilisation» interne. 

En juillet, il avait convoqué un congrès virtuel en juillet et été réélu haut la main à la tête du parti pro-Frexit. Dans la foulée, des cadres du parti avaient annoncé leur démission. Contactée à l'époque par RT France, Zamane Ziouane, n°2 de la liste UPR aux dernières élections européennes, avait alors assuré qu'ils étaient nombreux, parmi ses camarades, à avoir «l'intention de poursuivre [leur] engagement pour le Frexit et la démocratie» en-dehors de l'UPR. 

Partisan d'une sortie de la France de l'Union européenne, de l'euro et de l'OTAN, François Asselineau avait réuni 0,92% des voix à la présidentielle de 2017.