France

Des militants sortent d'un magasin avec des caddies de produits de première nécessité sans les payer

Des «militants en lutte contre la précarité» ont fait le plein de produits de première nécessité dans un magasin Carrefour de Paris. Objectif : «dénoncer la crise sociale». Ils ont convaincu la sécurité de les laisser sortir sans payer.

Le 30 janvier, une soixantaine de personnes se revendiquant «militants en lutte contre la précarité» se sont emparées de produits de première nécessité au détriment d'un magasin Carrefour du XIIIe arrondissement de Paris, a constaté un journaliste de l'AFP.


Selon des sources concordantes, des gens se présentant comme militants ont déployé une banderole avant d'entrer dans le magasin juste avant 11h. Elle se sont alors emparées de produits de première nécessité dans les rayons. 


Après négociation, le magasin les a laissées repartir avec des caddies remplis de produits alimentaires et hygiéniques, devant des policiers qui ont procédé à des contrôles d'identité. Le magasin a ensuite été fermé pendant une heure, afin de permettre aux employés de reprendre leurs esprits.

Une action visant à «dénoncer la crise sociale» appelée à se répéter ? 


Interrogé par l'AFP, le directeur du magasin a souligné des «moments de tension» et regretté la mise en danger de ses clients. «Carrefour étudie les suites à donner en matière judiciaire», a indiqué une porte-parole de l'enseigne. «Nous déplorons vivement de tels agissements qui ont suscité une vive émotion parmi nos clients, et nous saluons le professionnalisme de nos équipes qui ont su éviter la confrontation et fermer le magasin dans le calme», a-t-elle également commenté.


«Nous sommes un collectif de personnes en précarité investies dans la solidarité et nous avons décidé de mener cette action politique pour alerter sur la crise sociale», a expliqué l'une des militantes présentes dans le magasin. Une autre a défendu «une action absolument non violente» et a affirmé que les produits seront redistribués à des personnes en situation de précarité «notamment à des mères isolées, des cantines et des étudiants». «Ce n'est pas une action ponctuelle, c'est un appel public à dénoncer la crise sociale», a-t-elle argumenté. «L'Etat ne fait rien pour les personnes précaires, nous on agit», a-t-elle conclu.