France

Inceste : le neveu de Gérard Louvin accuse le producteur de télévision et son mari Daniel Moyne

Gérard Louvin est accusé de «complicité» de «viol par ascendant sur mineur» par son neveu. Celui-ci dit avoir «été victime de caresses et de masturbations» de la part du mari du producteur de 10 à 14 ans. Les deux intéressés crient au «chantage».

Olivier A., 48 ans, a déposé plainte début janvier, accusant son oncle le producteur de télévision Gérard Louvin d'avoir «favorisé» des viols incestueux commis sur lui par son mari, le producteur Daniel Moyne, dans les années 1980, a appris l'AFP le 25 janvier 2021 auprès de son avocat. Dans un communiqué commun transmis à l'AFP, les avocats des producteurs, Me Christophe Ayela et Céline Bekerman, dénoncent des «accusations mensongères».

Le Monde a révélé le 25 janvier la plainte déposée le 8 janvier à Paris par Olivier A. visant Daniel Moyne, accusé de «viol par ascendant sur mineur de 15 ans», et Gérard Louvin, pour «complicité» de ces faits. Selon le quotidien, Olivier A. dit dans cette plainte avoir «été victime de caresses et de masturbations», puis «d'abus plus graves [...] puisqu'il affirme avoir été obligé de pratiquer des fellations sur la personne de Daniel Moyne», entre 10 ans et 14 ans. Me Pierre Debuisson, conseil d'Olivier A., dénonce les «horreurs subies» par son client, en situation de «détresse».

Le couple précédemment soumis à une enquête

La révélation de l'affaire Olivier Duhamel, après que la juriste Camille Kouchner a accusé son beau-père politologue d'avoir abusé de son frère jumeau, «a servi d'électrochoc. Il a senti le besoin de libérer sa parole», veut «pouvoir faire reconnaître son statut de victime» et permettre de «libérer la parole d'autres victimes» éventuelles du couple, selon son avocat.

Le couple avait déjà fait l'objet d'investigations judiciaires, qui selon Le Monde faisaient suite «à un signalement concernant [leur] fils adoptif». Selon une source judiciaire, une information judiciaire contre X avait été ouverte concernant ces allégations en juillet 2013, du chef d'agression sexuelle sur mineur de 15 ans. Une ordonnance de non-lieu a été rendue par un magistrat instructeur fin juillet 2015 dans ce dossier.

Selon le parquet de Paris, une enquête préliminaire concernant les faits dénoncés par Olivier A. avait également été ouverte. Lors d'une audition, selon le quotidien, le plaignant avait décidé de «crever l'abcès» et de relater les faits. Le couple Louvin-Moyne avait été entendu sur ces accusations par les policiers fin 2015, mais l'enquête était finalement classée sans suite «le 5 septembre 2016 du fait de l'acquisition de la prescription de l'action publique», a indiqué le parquet de Paris à l'AFP.

Pour les avocats de Gérard Louvin et Daniel Moyne, Olivier A. est «manipulé» et «ces calomnies sont le fruit d'un ignoble chantage, portant sur la somme extravagante de 750 000 euros, dont ils sont victimes depuis plusieurs semaines et auquel ils ont légitimement refusé de céder». Ils assurent en avoir la preuve : un document manuscrit signé par le plaignant dans lequel celui-ci demanderait de l'argent sous menace de révélations.

Les avocats estiment que Gérard Louvin et Daniel Moyne sont «salis et jetés en pâture aux médias alors même qu'ils avaient déjà été blanchis par la justice» lors de la précédente enquête. «Ces accusations mensongères ne resteront pas impunies», ajoutent-ils, promettant que l'«innocence» de leurs clients «sera établie».