France

«Je ne me confinerai pas», une tendance qui prend de l'ampleur sur Twitter

La hashtag #JeNeMeConfineraiPas faisait partie des principales tendances françaises sur Twitter dans la soirée du 22 janvier. Ses partisans refusent de se soumettre à un éventuel troisième confinement qui pourrait prochainement entrer en vigueur.

Le 22 janvier, une tendance apparue sur le réseau social Twitter, intitulée #JeNeMeConfineraiPas, a dépassé les 21 000 tweets. Ses soutiens appellent à une «désobéissance civile» en cas d'instauration d'un troisième confinement par le gouvernement. 

Compte tenu de l'apparition des nouveaux variants plus contagieux du Covid-19 et après l'extension du couvre-feu à 18h sur tout le territoire national, beaucoup estiment que le retour d'un confinement généralisé – semblable à celui que la France a connu entre le 17 mars et le 11 mai 2020 – est une suite logique et inévitable. Le nombre de cas de Covid-19, qui s'était stabilisé depuis fin novembre, est en effet reparti à la hausse depuis début janvier, avec une moyenne de 19 471 nouveaux cas par jour entre le 14 et le 21 janvier. Le nombre de décès reste stable depuis un mois, avec une moyenne de 384 morts journaliers du Covid lors des sept derniers jours.

«Sacrifier l’avenir ne peut pas être une option»

L'écrivain Alexandre Jardin a déclaré que «si nous acceptons un reconfinement, nous accepterons le sacrifice des jeunes générations». «Sacrifier l’avenir ne peut pas être une option», estime-t-il, sans toutefois utiliser le hashtag #JeNeMeConfineraiPas.

Le président des Patriotes et ancien député européen Florian Philippot juge «insupportable de vivre sous menace gouvernementale permanente d’un [troisième] confinement si nous ne sommes pas suffisamment sages». Il en appelle à «rendre anticonstitutionnel le confinement», «comme au Japon», précise-t-il. 

L'écrivain Xavier Legay a estimé qu'en passant «de 1500 à presque 2000 tweets en a peine 1h» dans la soirée du 22 janvier, le top tweet #JeNeMeConfineraiPas «en dit long sur le niveau de ras-le-bol de la population».

Certains mettent en avant leur manque de confiance dans le gouvernement et dans les médias, ainsi que «l'instrumentalisation» dont ferait l'objet l'épidémie et les dégâts qu'engendre la façon dont elle est traitée. 

Des twittos citent également le cas de la Suède où l'épidémie, selon eux, «est clairement en régression» malgré l'absence de confinement et de port obligatoire du masque. 

Une exemple suédois face auquel le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a dû s'exprimer sur le plateau de CNews en évoquant une différence «d'étalement urbain» entre les deux pays.

Dans une dépêche du 8 janvier, l'AFP indiquait que la Suède avait voté une loi dotant temporairement le gouvernement de nouveaux pouvoirs contre l'épidémie, permettant notamment de fermer restaurants et commerces pour la première fois – mais non de confiner la population à domicile. L'agence précisait, alors, que la Suède était un des pays les plus touchés d'Europe par la pandémie de Covid-19. Le 22 janvier néanmoins, l'AFP faisait état d'une décrue hebdomadaire du nombre de contaminations en Suède (-34%, soit 3 500 nouveaux cas par jour en moyenne).

Des internautes dénoncent la tendance #JeNeMeConfineraiPas

A l'inverse, d'autres internautes critiquent la tendance #JeNeMeConfineraiPas, qu'ils estiment être «le summum de la connerie française».

Sur le même registre, cette utilisatrice de Twitter estime que les soutiens de la tendance anti-confinement sont «des abrutis finis». Selon elle, «le confinement fonctionnera si les écoles et commerces sont fermés et si la population est responsable».