France

Enquête classée : Christophe Girard défend son droit à reprendre son rôle d'élu à Paris

Alors que l'enquête ouverte sur les accusations de viol contre lui a été classée sans suite en raison de la prescription des faits, Christophe Girard estime «naturel» de reprendre ses fonctions d'élu à Paris.

Christophe Girard a défendu le 20 janvier au nom du respect de «l'Etat de droit» sa participation au prochain Conseil de Paris, possible source de nouvelles crispations au sein de la majorité rose-verte qui gouverne la capitale. 

Il est naturel pour moi de retrouver le chemin de mon mandat

L'ancien bras droit d'Anne Hidalgo avait démissionné en juillet de ses fonctions d'adjoint à la Culture après des attaques d'élus écologistes de la majorité en raison de ses liens avec Gabriel Matzneff, accusé de pédophilie.

Il s'était ensuite mis en retrait en août en raison de l'ouverture d'une enquête par le parquet de Paris sur des accusations de viol le visant, enquête classée sans suite en novembre en raison de la prescription des faits.

Evocation du «respect de l'Etat de droit»

«Il est naturel pour moi de retrouver le chemin de mon mandat», explique-t-il à l'AFP, deux jours après avoir assisté à une première réunion de groupe de Paris en Commun.

«J'ai un mandat à remplir, je souhaite le faire, avec la discrétion et la sérénité nécessaires», ajoute le conseiller municipal du XVIIIe arrondissement, qui entend participer au conseil de Paris le 2 février. 

«Personne ne m'a demandé» de ne pas y participer, assure-t-il. «Je n'imagine pas que cette discussion puisse avoir lieu, mais, si c'est le cas, on discutera droit, démocratie, valeurs de la République» et «respect de l'Etat de droit».

«Je ne cherche pas à attiser quoi que ce soit», ajoute l'ancien bras droit d'Anne Hidalgo, se disant «à la disposition» du groupe EELV pour dialoguer si les élus verts «le souhaitent». 

Pour Raphaëlle Rémy-Leleu, conseillère EELV de Paris, Christophe Girard «n'a pas pris la mesure de la gravité du symbole qu'il envoie, qui est absolument terrible surtout dans un moment où les victimes d'inceste et de pédocriminalité sont accompagnées pour parler».

«Ca interroge beaucoup sur les responsabilités de M. Girard en tant qu'élu mais aussi sur la responsabilité de Paris en commun», à qui il revient «de déterminer quelles sont les valeurs de leur groupe», a-t-elle ajouté.   

Contactée par l'AFP, la mairie de Paris n'a pour sa part pas souhaité faire de commentaire dans l'immédiat.

«Si le droit est passé, chacun doit aussi prendre la mesure du moment que nous vivons, et de l'hypersensibilité aux sujets relatifs aux abus sexuels», avait toutefois confié au Monde le 20 janvier Anne Hidalgo. Selon elle, «il faut éviter de faire souffrir les gens, et, pour Christophe, de se faire souffrir lui-même. En ce qui me concerne, je serai toujours du côté des victimes».

Interrogé sur la question par BFMTV, l'adjoint communiste à la mairie en charge du logement Ian Brossat a pour sa part estimé qu'il s'agissait de «son droit» et sa «responsabilité la plus stricte», rappelant au passage qu'il n'est pas membre du même groupe que Christophe Girard au Conseil de Paris : «Je suis membre du groupe communiste donc je ne suis pas directement concerné [...] J'imagine qu'il en a discuté avec son groupe, le groupe Paris en commun»