France

La vaccination, tournant décisif pour la candidature Macron 2022 ?

D'après Le Point, l'exécutif semble craindre des pénuries temporaires de vaccins. Or, un proche du chef d'Etat avertit : si la campagne de vaccination échoue, «ce n'est même pas la peine qu'il envisage de se représenter».

La macronie s'inquiète, comme en témoignent plusieurs sources au sein de l'Elysée, de La République en marche ou des proches du président, cités dans un article publié le 12 janvier dans Le Point. Pour eux, il faut que la «guerre» menée contre le coronavirus se fasse sans embûche. Et cela passe par la réussite de la campagne de vaccination, qui a démarré le 27 décembre à coup d'injections très médiatisées dans quelques Ehpad. 

«Si on se rate, ce n'est même pas la peine qu'il envisage de se représenter», réagit de fait un «fidèle», auprès de l'hebdomadaire, avec 2022 en ligne de mire. Dans une indiscrétion révélée par le magazine, Emmanuel Macron aurait même confessé «en petit comité» : «Nous n'avons qu'une seule option : réussir.»

Dans des propos rapportés par le JDD le 2 janvier – «une fuite dûment orchestrée par l'Elysée pour mettre en scène l'ire présidentielle» selon Le Point – le chef de l'Etat avait lui-même critiqué le «rythme de promenade en famille» de la campagne de vaccination. «Et ce n'est à la hauteur ni du moment, ni des Français», ajoutait-il. Lors d'une réunion de crise à l'Elysée, Emmanuel Macron aurait même taclé la lourdeur du guide de 45 pages destiné aux directeurs d'Ehpad et d'USLD (unités de soins de longue durée) pour la vaccination.

Emmanuel Macron «donne des coups de pied, il s'agite, mais il est responsable»

Sauf qu'un macroniste – qui a désiré rester anonyme – tempête contre la colère publique du président : «Il se fait bouffer par la machine, il ne sait pas comment fonctionne l'Etat ! Même quand il met les mains dans le cambouis, il a un temps de retard. Le guide de 45 pages, c'est le paroxysme de la culture techno, et il est le premier d'entre eux. Il donne des coups de pied, il s'agite, mais il est responsable. Il rectifiera ça s'il vaccine les Français, mais c'est comme si l'Allemagne nous avait mis 14-0 au foot !»

Et, toujours d'après Le Point, l'Elysée se préoccupe d'une possible, voire probable, future polémique : «Celle des pénuries temporaires de vaccins, qui arrivent au compte-gouttes.»

Un «conseiller du président» est visiblement pessimiste : «On va s'en prendre plein la gueule !». Un ministre, lui aussi anonyme, concède d'ailleurs qu'«il y aura des stop and go [alors que] les Français détestent manquer». 

Selon Le Point, l'Etat aurait en outre misé sur le vaccin AstraZeneca. Or celui-ci prend du «retard», note le magazine.

Autre difficulté pour le gouvernement, annoncer de nouvelles restrictions sanitaires. Un nouveau confinement et des fermetures d'écoles ne devraient être décidés qu'en dernier recours, si la situation épidémique devenait catastrophique. Au lieu d'un confinement, le pouvoir se préparerait à annoncer un couvre-feu contraignant.

«On ne va pas reconfiner, on va juste mettre le couvre-feu de 15 heures à 14 heures le lendemain !», a déclaré, ironique, un ministre. Ce couvre-feu serait en fait «possiblement avancé à 18 heures sur tout le territoire [et] pourrait éventuellement s'accompagner d'une mesure inédite : un confinement strict durant tout ou partie du week-end, le temps que l'épidémie se calme», écrit encore Le Point.