Le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu a condamné «fermement l'agression du maire de Saint-André, Joe Bédier, et de sa famille», le 10 janvier 2021, par des candidats de l'émission télévisée Les Vacances des Anges dans un hôtel de Saint-Denis de La Réunion.
Trois candidats de l'émission, dont la quatrième saison est en cours de tournage dans cet hôtel quatre étoiles, ont été interpellés, a appris l'AFP de source policière et «une enquête a été ouverte pour violences volontaires en réunion par le procureur de Saint-Denis», selon le ministre.
«Les actes de violence commis en marge du tournage LesAngesTV sont inadmissibles !», a-t-il ajouté dans un tweet en demandant, avec le préfet de La Réunion, à la société de production «de tirer toutes les conséquences de ce comportement scandaleux de membres de l'équipe de tournage».
Le 10 janvier au soir, la production a annoncé dans un communiqué l'exclusion des candidats. «Malgré son attachement à la présomption d'innocence, cet évènement nous conduit à écarter immédiatement du tournage de l'émission les candidats concernés avant même le début du tournage», indique la société de production La Grosse Equipe.
Entre anges et démons
L'affaire a rapidement fait le buzz sur les réseaux sociaux, beaucoup d'internautes s'indignant du comportement de «ces démons» et leur demandent de «retourner chez eux».
Les faits se sont produits dans la salle à manger de l'hôtel. Plusieurs familles, dont celle de Joe Bédier, maire de Saint-André, venu fêter l'anniversaire de sa fille, étaient attablées pour déjeuner lorsqu'une personne de l'émission est passée de table en table en intimant aux clients l'ordre de ne pas faire de photos et de vidéos. Le ton est monté rapidement entre les familles et certains candidats.
«Une femme hystérique est venue à notre table et a dit à ma femme "Vous avez pris des photos ce n'est pas normal". Je pensais qu'elle plaisantait, pas du tout», a raconté Joe Bédier avant d'ajouter : «Ma femme a fini au sol avec des bonhommes baraqués sur elle. Moi j'ai pris des coups, je pensais que je n'allais pas m'en sortir.»
Les «Anges» agressifs ont finalement été calmés par des témoins. La police est ensuite arrivée sur les lieux et a déployé un important dispositif. La tension est encore montée d'un cran lorsque des personnes arrivant de l'extérieur de l'hôtel sont montées dans les étages où se trouvent les chambres des candidats, mais les policiers sont parvenus à calmer les esprits.
«Nous avons commencé nos investigations pour établir le déroulement des faits», a indiqué le commissaire Janick Liard. «Nous avons d'ores et déjà identifié trois individus et nous les avons interpellés». Ceux-ci ont été conduits au commissariat central sous les insultes et les quolibets de plusieurs dizaines de personnes spontanément rassemblées devant l'hôtel.
«Ces faits ont choqué la population», a commenté le commissaire Liard, en demandant à toutes «les victimes de porter plainte».