France

Des proches d'Arnaud Montebourg lancent un nouveau parti en vue de sa candidature en 2022

L'Engagement, un parti politique lancé par des proches d'Arnaud Montebourg, entend bien peser dans l'élection présidentielle de 2022. Longtemps discret, l'ancien ministre socialiste signe son retour en politique, et ne cache pas ses ambitions.

Arnaud Montebourg officialise son retour en politique. La création d'un parti politique, baptisé L'Engagement, éponyme de son roman paru aux éditions Grasset le 4 novembre, a été annoncée par son président, Valentin Przyluski. Le chantre du Made in France se rapproche ainsi d'une candidature à l'élection présidentielle de 2022.

L'Engagement, «qui sera présent dans 85 des 100 départements français d'ici au 15 mars, a pour objectif de soutenir la candidature de M. Montebourg en 2022. Il a vocation à faire émerger de nouveaux profils» sur la scène politique et à s'adresser à tous les Français «au-delà de la gauche», affirme son président. «Répondre à l'urgence climatique et [à] l'urgence sociale» figure parmi ses priorités.

«Une cinquantaine» de proches d'Arnaud Montebourg travaillent à la mise en place et au projet de ce nouveau parti «indépendant» et «autonome» financièrement, grâce aux cotisations de ses adhérents, a précisé son président à l'AFP. Ce dernier, âgé de 33 ans, est chef d'une entreprise spécialisée en hautes technologies et était conseiller d'Arnaud Montebourg à Bercy.

Une ligne républicaine dépassant les clivages

«L'idée d'Arnaud Montebourg est d'incarner un arc républicain qui dépasse les clivages séculaires entre la gauche et la droite pour réunir autour d'un projet commun et d'un projet collectif pour la France», confie un des participants de cette démarche sous couvert d'anonymat à RT France avant d'ajouter : «A l'heure où la gauche est divisée, où des candidatures s'annoncent un peu partout, la candidature d'Arnaud Montebourg ne s'annonce pas comme une candidature de témoignage. Sa réelle volonté est de faire un mouvement qui puisse peser pour la prochaine présidentielle. Ca s'apparente à de la planification politique.»

Une analyse confirmée par un proche d'Arnaud Montebourg également contacté par RT France : «La manière dont il s'engagera personnellement n'est pas encore décidée mais la création de ce mouvement est une confirmation de sa volonté de peser dans le débat public et de faire en sorte de faire monter une voix pour l'échéance de 2022». Le conseiller estime néanmoins qu'«imaginer qu'un candidat seul dans son coin parviendra à soulever les masses n'est pas tout à fait réaliste».

Il faut intéresser le citoyen autour d'une initiative et d'une orientation politique que l'on connaît concernant Arnaud Montebourg

Et au proche de l'homme politique de dépeindre les contours de cette initiative : «L'idée n'est pas d'être dans une idée purement politicienne d'alliance politique. Tout d'abord, il faut intéresser le citoyen autour d'une initiative et d'une orientation politique que l'on connaît concernant Arnaud Montebourg, puis, ensuite, de permettre à des personnalités médiatiques, politiques ou citoyennes engagées dans des mouvements de s'intéresser à cette candidature pour les embarquer dans une aventure encore plus grande. Ca ne pourra être que bénéfique».

Dans une interview au Point publiée le 9 janvier, Arnaud Montebourg a indiqué qu'il était «évident que la question de [son] engagement» pour 2022 était posée. «Mais je n'ai pas encore décidé des voies et moyens», a ajouté l'avocat de formation.

Partisan de la démondialisation et du Made in France, l'ancien socialiste épingle sévèrement dans cette interview le président Emmanuel Macron, qui lui avait succédé à Bercy en 2014.

«Pour moi, Macron, c'est l'anti-homme d'Etat qui a vendu Alstom et Technip aux Américains, Alcatel au finlandais Nokia, Lafarge au suisse Holcim et les Chantiers de l'Atlantique à l'italien Fincantieri. Il continue à abandonner tous les jours des entreprises entre les mains de l'étranger alors qu'il a le pouvoir juridique et légal de bloquer ces ventes», a-t-il dénoncé.

Arnaud Montebourg plaide également pour l'annulation de la dette issue de la crise du Covid-19 et «un plan social au sommet de l'Etat» destiné à mettre fin au «règne de la technocratie actuelle».  

Fervent opposant à Emmanuel Macron et au gouvernement, l'ancien ministre de l'Economie et du Redressement productif avait dénoncé le 2 octobre 2020, dans une lettre ouverte adressée au Premier ministre Jean Castex, le projet de rachat de Suez par Veolia. L'ancien ministre socialiste avait fustigé un projet de «fusion forcée».