France

Stratégie vaccinale : pour y associer la population, 35 citoyens vont être tirés au sort

Le 4 janvier, un collectif de 35 citoyens sera tiré au sort afin d'associer la population à la stratégie vaccinale. Une stratégie dénoncée par certains comme un manque de confiance envers les élus.

Ce 4 janvier 2021, un collectif de citoyens va être défini afin d’associer la population à la stratégie vaccinale. Afin de former ce collectif, 35 personnes seront tirées au sort, choisies en fonction de critères d’âge, de genre, de niveau de diplôme, de type d’habitation, de région, comme en informe le Conseil économique et social (Cese). Ce dernier pilotera et hébergera les travaux des 35 citoyens retenus, selon le Journal du Dimanche ce 3 janvier.

Le 10 janvier, le groupe sera constitué. Il débutera ses travaux le 16 janvier. Les 35 devront répondre à la question : «Avez-vous l'intention de vous faire vacciner dans l'année 2021 contre le Covid-19 ?» Le JDD rapporte les explications du Cese : «Cette expression de leur position permettra de ­constituer a posteriori les équilibres au sein du collectif de citoyens, afin d'avoir des avis et des recommandations reflétant les positions en présence au sein de la société française.»

Un manque de confiance envers les élus ?

Un premier bilan est attendu après le mois de juillet. La décision fait déjà réagir dans les rangs politiques, soulevant l’incompréhension et les réticences.

Le député LR de Moselle Fabien di Filippo pointe sur Twitter un manque de confiance dans les élus : «On va donc tirer au sort 35 Français pour qu'ils expliquent […] l’échec de [la] stratégie vaccinale.... Il faut efficacité, réactivité, confiance dans les élus de terrain, mais le pouvoir macroniste continue sa dérive kafkaïenne.»

François Asselineau, président de l’UPR, a qualifié de «délirant» le choix d’Emmanuel Macron de «faire tirer au sort 35 Français pour donner leur avis sur la stratégie vaccinale». Il interroge : «À quoi servent députés et sénateurs ? Le Conseil économique et social ? Un échantillon de 35 personnes ?», et souligne : «Il en faut minimum 850 pour un sondage.»

Paul Giacobbi, membre honoraire de l’Assemblée nationale (divers gauche), ironise : «Au point où nous en sommes on pourrait tirer au sort un nouveau gouvernement qui fera peut-être mieux que l’actuel.»

Le maire de Ploemeur Ronan Loas se désole : «C’est vrai que les élus et les scientifiques ne servent à rien…»

Le président du Printemps républicain Amine El-Khatmi, écrit : «Sinon, il y a des collectifs citoyens qui s’appellent maires, présidents de départements et de régions, qui proposent leur aide, posent des questions qui restent sans réponses. On a beau vouloir garder un peu de mesure, cette affaire vire au fiasco !»