Comme en témoigne l'avalanche de réactions qu'il a immédiatement suscitées sur les réseaux sociaux en ce 31 décembre 2020, le discours de fin d'année d'Emmanuel Macron semble avoir irrité nombre de personnalités politiques d'opposition, à gauche comme à droite, dont certains chefs de parti, qui se sont montrés fidèles au poste.
«Consternant», «déconnecté», «surréaliste», «intervention pour rien»...
«Consternant. Ici, Jean, Lise, Cathy, Christian pensent qu'il les prend pour des imbéciles. Un quart d'heure de propagande. Une fois par an on devrait être respectés», a immédiatement écrit, à 20h16, Jean-Luc Mélenchon, qui semble ainsi avoir été le premier à avoir dégainé.
Mêmes réserves exprimées par certains de ses camarades insoumis, tels qu'Alexis Corbière, Eric Coquerel, ou encore Clémentine Autain, qui a affirmé ne pas vouloir commenter une «réécriture de l'histoire de 2020». Et la députée de Seine-Saint-Denis de commenter un discours dont elle a dénoncé «la vacuité».
Au Rassemblement national, plusieurs personnalités n'ont pas tardé à combler le silence de Marine Le Pen, qui, quelques heures plus tôt, avait elle-même publié un discours de fin d'année. L'eurodéputé Gilbert Collard s'est par exemple exprimé à ce sujet, sur l'antenne de LCI. «Les vœux de Macron ne sont même pas de la démagogie, ce n'est même plus ça : c'est de la robotisation du discours», a-t-il notamment estimé.
Intervenant également sur un plateau télévisé, le porte-parole du RN Sébastien Chenu a pour sa part déclaré que le président de la République était «déconnecté de la réalité des Français».
Chez Les Républicains, le sénateur de Vendée Bruno Retailleau s'est également montré très critique à l'encontre de ce discours de fin d'année. «On ne compte plus les allocutions présidentielles où Emmanuel Macron annonce vouloir tirer les leçons de la crise. Il ne faut pas qu’il hésite à le faire vraiment. Aucune annonce concrète, c’était une intervention pour rien», a-t-il écrit.
«Vœux surréalistes d'un président hors sol totalement inapte à protéger les Français ! Vivement la fin de ce quinquennat de malheur», a pour sa part souhaité le président fondateur de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan.
«L'art de vivre à la française dont Macron parle dans ses vœux ce soir, serait-ce la lenteur bureaucratique, la mauvaise organisation, l'art des éléments de langage pour masquer la réalité d'un approvisionnement en vaccins déficient ?», s'est interrogée la sénatrice écologiste Esther Benbassa.
Au sein du camp présidentiel, s'il a été sobrement relayé par plusieurs membres de l'exécutif, le discours semble en revanche avoir été assez peu partagé par les députés de la majorité. «Engagement, dévouement, solidarité, fraternité. A travers ces mots et ces prénoms c’est l’esprit et le talent qu’Emmanuel Macron [a] souhaité mettre en avant pour répondre aux défis de 2021», a toutefois salué le député LREM de la Manche Stéphane Travert.
L'éurodéputé LREM Stéphane Séjourné a également relayé un extrait des vœux présidentiels.