Manifestement piqué par un tweet du journaliste du Figaro Ivan Rioufol lui reprochant d'avoir contesté les mutations du virus «décrites par Didier Raoult» et d'avoir «viré le professeur Perronne», le directeur général de l'AP-HP (Assistance publique-Hôpitaux de Paris), Martin Hirsch a dénoncé une «pitoyable manipulation très représentative de ce qui alimente les réseaux sociaux».
Le haut-fonctionnaire s'est livré à une explication en plusieurs messages à «l’intention des nombreuses victimes de bonne foi de gens de mauvaise foi».
Il a précisé que ses critiques émises au mois de septembre visaient ceux qui niaient «le risque d’une deuxième vague en faisant croire que le virus [avait] muté après la première vague et qu'il [était] devenu inoffensif». Il enfonce le clou en estimant qu'à l'époque, la «théorie rassurriste ne se fond[ait] sur aucun fait». Martin Hirsch est catégorique : «Le virus est toujours aussi dangereux [...] cela se voit déjà dans les courbes d’hospitalisation», affirme-t-il concernant les statistiques de septembre.
«Ces jours ci apparaît en Angleterre un variant mute avec une présomption forte de plus grande contagiosité. Ceci n’absout pas ceux qui prétendaient que le virus était devenu moins dangereux pendant l’été et qui donc continuent à manipuler l’information avec mauvaise foi», conclut-il.
Un passif compliqué entre Didier Raoult et Martin Hirsch
En réponse aux affirmations du professeur Raoult de l'été dernier qui décrivait un virus qui aurait muté pour devenir moins virulent, Martin Hirsch avait déclaré le 9 octobre sur Europe 1 : «C'est le même virus, qui frappe de la même manière, le même type de malade et qui se transmet exactement de la même façon.» L'ancien président d'Emmaüs n'aurait donc pas nié les mutations du virus mais les affirmations quant à sa dangerosité.
Le directeur de l'IHU Méditerranée Infection a évoqué le 6 octobre sur CNews une nouvelle variante du coronavirus, «moins bénigne que la précédente» qui datait de «juillet-août».
En juillet, Didier Raoult avait déposé plainte contre Martin Hirsch pour «dénonciation calomnieuse». En cause, les accusations du directeur de l'AP-HP, qui avait reproché au scientifique marseillais un «faux témoignage» sous serment, lors de son passage devant la commission d'enquête de l'Assemblée nationale le 24 juin.
Plus récemment, le directeur de l'AP-HP est revenu au centre de l'attention médiatique pour avoir mis fin aux fonctions de chef de service des maladies infectieuses et tropicales à l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches (Hauts-de-Seine) de l'infectiologue Christian Perronne. En cause, notamment l'affirmation selon laquelle les malades du Covid représentaient une aubaine financière pour les médecins.
Le gouvernement britannique a décidé de reconfiner Londres et le Sud-Est de l’Angleterre dès le 20 décembre pour tenter de juguler une envolée des contaminations attribuée par les autorités sanitaires du pays à une nouvelle souche du coronavirus.