Au lendemain du verdict des attentats de janvier 2015, Ayoub El Khazzani, le tireur du Thalys, a été condamné ce 17 décembre à la réclusion criminelle à perpétuité par la cour d'assises spéciale de Paris pour un attentat raté dans le train Amsterdam-Paris en août 2015. Une tentative d'acte terroriste déjouée par des passagers qui avaient réussi à maîtriser le tireur.
Trois hommes accusés d'avoir aidé le tireur et son commanditaire Abdelhamid Abaaoud, également coordinateur des attentats du 13 novembre 2015, ont eux été condamnés à des peines allant de sept à 27 ans de prison.
Le 21 août 2015, El Khazzani était monté à bord du train en gare de Bruxelles armé d'une kalachnikov, d'un pistolet et d'un cutter, et de 300 munitions. Il avait été maîtrisé par des passagers, dont deux soldats américains en vacances et en civil. Ils s'étaient jeté sur lui, évitant ainsi qu'il ne tue «aveuglement et indifféremment l'ensemble des passagers», a dit dans sa décision la cour, qui a suivi les réquisitions des avocats généraux.
«Le courage exceptionnel des passagers» a évité l'attentat
Il aurait commis «un attentat aveugle» qui aurait été «particulièrement meurtrier» sans «un concours de circonstances particulièrement improbables» - des munitions défectueuses - et «le courage exceptionnel des passagers», a dit le président Franck Zientara comme le rapporte l'AFP.
Je suis désolé du fond du coeur
Tout au long du procès, El Khazzani avait soutenu avoir reçu pour seule mission de son commanditaire de tuer les soldats américains et des membres de la Commission européenne, qui seraient présents à bord du train selon Abaaoud.
La cour a rappelé que les Américains ne portaient «aucun signe distinctif» et qu'El Khazzani était monté dans le train muni «d'un véritable arsenal», «susceptible de faire de multiples victimes». Son but était donc bien de tuer «aveuglement et indifféremment» les quelques 200 passagers du train, a affirmé le président.
Selon l'AFP, le président a aussi rappelé que l'attaque ratée s'était inscrite «dans une véritable campagne d'attentats de masse qui trouve son apogée» dans les attentats du 13-Novembre à Paris et en mars 2016 à Bruxelles.
Avant que la cour ne se retire pour délibérer jeudi matin, El Khazzani s'était longuement excusé auprès des victimes. «Je suis désolé du fond du coeur», avait-il dit la voix étranglée par les sanglots comme a pu le constater le journaliste de l'AFP présent.
A l'annonce du verdict, Ayoub El Khazzani, 31 ans, chemise à carreaux et cheveux noirs attachés en petit chignon, est resté droit dans le box, sans manifester d'émotion.