France

Un représentant de l'ONU fustige la Grande-Bretagne et la France pour leur gestion des réfugiés

Le représentant spécial sur les migrations internationales a reproché à différents pays européens leur réponse à la crise migratoire, après une visite à Calais.

Peter Sutherland, représentant spécial des Nations Unies sur les migrations internationales, a déclaré que les conditions du camp de réfugiés de Calais étaient «un reproche vivant à la société européenne», selon le quotidien britannique The Independent. Il a ajouté que des docteurs lui avaient signalé des cas «évidents de tuberculose et de gale». 

Il s’en est plus particulièrement pris à la Grande-Bretagne, à la France, ainsi qu’à d’autres pays européens, leur reprochant de ne pas comprendre la détresse des réfugiés. Selon le journal, le représentant des Nations Unies soupçonnerait que les conditions insalubres soient «une manigance délibérée pour décourager» d’autres migrants de rejoindre l’Angleterre. Sutherland a ajouté : «le nombre de personnes dans le camp est seulement d’environ 3 000 et pourrait facilement être géré». Il a enfin conclu qu’il s’agissait «d’un exemple clair des insuffisances de l’Europe» et de «l’expression pratique des valeurs tant vantées par l’Europe».

Le parlementaire britannique conservateur Andrew Percy a réagi, estimant que «la meilleure réponse que les bienfaiteurs de toutes sortes des Nations Unies peuvent apporter, lorsque le gouvernement tente de sécuriser nos frontières et de répondre aux soucis des Britanniques, est d’accuser les ministres – et par extension le public – de xénophobie», faisant référence au terme qu’avait utilisé Sutherland dans son allocution.

Face à une vague importante de migrants, le gouvernement britannique avait mis en place un projet de loi sur l’immigration relativement strict. Celui-ci comprenait des mesures comme l’expulsion manu militari de réfugiés en situation irrégulière. Mais Cameron avait ensuite assoupli sa position, se déclarant prêt à accueillir 20 000 migrants sur une période de cinq ans.

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