France

Un homme condamné à 1 500 euros d'amende pour avoir traité Darmanin de «sale violeur»

Un jeune militant CGT de 25 ans a été condamné par le tribunal correctionnel de Rouen pour avoir traité le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin de «sale violeur». L'homme devra s'acquitter d'une amende de 1500 euros mais a décidé de faire appel.

L'homme qui avait traité le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin de «sale violeur» en juillet lors d'une cérémonie d'hommage au père Hamel a été déclaré coupable d'outrage par le tribunal correctionnel de Rouen le 14 décembre, rapporte France Bleu Normandie citant son avocate.

Le jeune militant CGT a été condamné à payer une amende de 15 euros pendant 100 jours ce qui équivaut à 1 500 euros. Lors de l'audience le 23 novembre, le parquet avait requis 140 heures de travaux d'intérêt général avec exécution dans un délai de 18 mois et trois mois de prison en cas d'inexécution.

«C'est une amende très conséquente et, s'il ne paie pas cette amende, il peut faire des jours de prison», a déclaré l'avocate du prévenu Chloé Chalot à la radio locale.

L'homme était jugé pour «outrage de nature à porter atteinte à la dignité ou au respect dû à la fonction» du ministre «dans l'exercice de ses fonctions».

Le tribunal correctionnel de Rouen a rejeté également la demande de l'avocate, qui souhaitait que son client soit jugé pour diffamation et non pour outrage. Le jeune homme de 25 ans, ajusteur dans le secteur automobile et militant à la CGT, a annoncé dès la sortie du tribunal son intention de faire appel. 

Une action durant le discours d'hommage au père Hamel

Le prévenu avait crié le 26 juillet «sale violeur, Darmanin, sale violeur», alors que le ministre de l'Intérieur était au pupitre à l'extérieur de l'église de Saint-Etienne-du-Rouvray, une commune de l'agglomération de Rouen, pour prononcer un discours d'hommage au père Hamel, assassiné en 2016.

Gérald Darmanin fait l'objet depuis 2017 d'une plainte pour viol d'une femme qui l'avait sollicité en 2009 pour tenter de faire annuler une condamnation. Pour le ministre, il s'agissait au contraire d'une relation librement consentie.

Classée sans suite dans un premier temps, la procédure a été relancée par la cour d'appel de Paris qui a demandé début juin de nouvelles investigations. L'ancien maire de Tourcoing est visé par une information judiciaire pour viol et a été entendu le 14 décembre au matin par les juges qui l'ont placé sous le statut de témoin assisté.