Jacline Mouraud, figure des Gilets jaunes, a annoncé le 7 décembre sa candidature à la présidentielle de 2022 en tant que représentante de «la France ordinaire» et face au «candidat» Emmanuel Macron qui, estime-t-elle, «n'est plus à la hauteur de sa fonction de président».
La candidate des «gens ordinaires»
«En raison de la situation générale de la France, j’ai décidé, après mûre réflexion, de participer à l’élection présidentielle de 2022 pour représenter le peuple des gens ordinaires dont je suis», a déclaré Jacline Mouraud dans un courriel à l'AFP. «Mon ambition est de redonner la parole à ceux qui en ont été trop longtemps privés. Ma volonté est de rassembler le peuple français dans sa diversité, malgré les fractures nombreuses et injustes, qui déchirent notre société et qui nous divisent», estime-t-elle.
Quand il parle des violences policières, il n'est plus a la hauteur de la fonction
Jacline Mouraud, 53 ans, avait posté en octobre 2018 sur Facebook une vidéo devenue virale qui dénonçait «la traque aux automobilistes». La Gilet jaune a dit avoir «pris ses distances avec la violence du mouvement» des Gilets jaunes tout en restant fidèle à la non violence du «canal historique» du mouvement, dans des propos rapportés par l'AFP.
Contre les «technocrates qui ne sortent jamais de leurs bureaux»
Ancienne porte-parole des Gilets jaunes, elle dit vouloir représenter la «France ordinaire celle dont personne se soucie à Paris, des technocrates qui ne sortent jamais de leurs bureaux». «Clairement, ma décision a été prise au mois de septembre, je voulais attendre le mois de janvier pour l'annoncer et ce sont le propos d'Emmanuel Macron au média Brut, des propos indignes d'un président [qui m’ont décidé]», a-t-elle expliqué. «Quand il parle des violences policières, il n'est plus a la hauteur de la fonction, le candidat a été plus fort [que le] président», estime la candidate.
«Je suis d'une droite sociale, mais je ne fais pas partie de ceux comme Mélenchon qui pensent qu'en détruisant la France on la fait progresser. Je ne suis pas dans le sérail de Marine Le Pen, pas une conservatrice non plus. Je suis pour une France de progrès mais une France de bon sens», assure Jacline Mouraud qui espère recueillir les 500 parrainages d'élus nécessaires pour valider sa candidature. «En l'état actuel des choses c'est tout à fait possible. Je travaille avec les maires, je travaille avec des gens qui travaillent avec une réalité de terrain», souligne la Gilet jaune.
Je suis d'une droite sociale
Jacline Mouraud a connu de forts accrocs avec certains Gilets jaunes en 2018 après s'être déclarée en faveur d'un dialogue avec le gouvernement. Elle avait appelé à «sortir intelligemment du mouvement» sur LCI le 11 décembre 2018, au lendemain des annonces d'Emmanuel Macron pour calmer la contestation. «Ils [les dirigeants] n'ont pas dit qu'ils étaient fermés à tout le reste», avait-elle justifié pour inciter les Gilets jaunes à participer au grand débat annoncé par le président. Cette position lui a valu de nombreuses critiques de la part des partisans de la poursuite de la mobilisation. Jacline Mouraud s'est en outre régulièrement plainte d'avoir reçu des menaces de mort depuis la vidéo qui l'a rendue célèbre et ses différentes prises de position rendues publiques par la suite.
À l'heure actuelle, les principaux candidats à l'Élysée officiellement déclarés sont le chef de file de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon et la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen.