Les spots publicitaires de l'enseigne Decathlon ne passeront pas les fêtes de fin d'année sur CNews. L'enseigne de sport a en effet décidé de retirer ses spots publicitaires de la chaîne du groupe Canal+, et ce jusqu'à début 2021, comme le rapporte Le Parisien. C'est Sleeping Giants, le collectif citoyen de lutte contre le financement de ce qu'il qualifie «des discours de haine», qui l'a annoncé sur Twitter le 19 novembre en dénonçant «l'orientation délétère» de la chaîne. Le collectif a ainsi estimé que «de plus en plus de marques ne veulent plus financer la propagation de ces discours».
Une décision confirmée par le compte officiel de Décathlon sur Twitter, le 20 novembre, qui officialise la décision de l'enseigne : «En effet nous avons retiré nos publicités de CNews en cette fin d'année.» La marque toutefois ne confirme pas qu'elle a décidé de retirer ses publicités à cause des propos tenus sur la chaînes.
Decathlon a confirmé toutefois au magazine LSA, «un retrait immédiat et pour la fin de l’année», sans donner plus d’explications sur les raisons de cette décision, ni sur la possibilité évoquée par Sleeping Giants de la prolonger sur l’année 2021. Comme le rappelle LSA, ce n’est pas la première fois que l’enseigne prend position. En septembre dernier déjà, elle avait retiré ses bannières des rediffusions des émissions de CNews sur internet, ou du site du magazine Valeurs actuelles en janvier 2020.
Les réseaux sociaux s'enflamment
Une décision qui a fait réagir de nombreuses personnalités politiques de droite sur les réseaux sociaux. Ainsi, députée européenne et membre du parti Les Républicains, Nadine Morano a réagi vivement au sur Twitter en réponse à l'enseigne sportive : «Vous n’avez pas honte Decathlon ? Entreprise partisane et sectaire, c’est ça vos valeurs ? Elles sont en contradictions avec celles du sport et les miennes. Je regarde CNews mais je quitte Decathlon !»
«On se passera donc de leurs leçons de petits militants politiques... et de leurs produits», a lancé Nicolas Bay, eurodéputé et membre de la direction de Rassemblement national.
Une décision qui ne passe pas pour l'avocat et essayiste régulièrement invité sur la chaine du groupe Canal +, Gilles-William Goldnadel qui ironise en estimant qu'«après les fêtes de fin d’année et le boycott insensé d’une télé au mépris de la liberté d’exprimer, [Decathlon fera] les comptes des burkinis et des hidjabs vendus et des baskets perdus».
Pour le maire de Béziers, apparenté Rassemblement national, Robert Ménard, «cette attitude délirante au service de la pensée unique est très inquiétante pour la liberté d'expression...»
Un avis partagé par l'avocat et député européen apparenté Rassemblement national, Gilbert Collard, qui a appelé à dire «stop à l'ordre bobo-moral totalitaire des censeurs !»
En février 2019, l'enseigne de sport française avait renoncé à commercialiser un «hijab» de sport en France après une vive controverse au sein de la sphère politique sur ce «couvre-tête» destiné à la course à pied.