Le 18 novembre, une proposition de loi visant à combattre la «glottophobie» – c'est-à-dire les discriminations liées aux accents – a été adoptée en commission à l'Assemblée nationale.
Portée par le député de l'Hérault Christophe Euzet, membre de la majorité présidentielle dans le groupe parlementaire Agir ensemble, cette proposition de loi déposée il y a un an et demi propose de punir les discriminations liées aux accents, au même titre par exemple, que celles liées à la religion, à la couleur de peau, au genre, ou encore au handicap.
Une loi qui se justifie pour le député originaire de Perpignan par le fait qu'un «Français sur deux porte un accent», qu'un sur quatre s’est «senti moqué pour son accent», et que 16% des Français disent avoir «été discriminés dans leur emploi» – un chiffre qui s'élève à 36% chez les cadres.
Que les humoristes en tout genre se rassurent : Christophe Euzet assure que «cette loi ne vise pas à interdire ni à sanctionner les traits d'humour autour des accents».
Il y a deux ans, la député LREM Laetitia Avia avait pourtant annoncé qu'il n'y aurait pas de loi contre la glottophobie, affirmant que la proposition de loi qu'elle avait alors déposée en ce sens à la suite des railleries de Jean-Luc Mélenchon sur l'accent d'une journaliste était une «plaisanterie». L'arrivée de Jean Castex à Matignon, parfois moqué pour son accent du Sud-Ouest, aurait-elle changé la donne ?
Avant d'entrer en vigueur, la proposition de loi du député occitan doit toutefois être adoptée en séance plénière à l'Assemblée nationale, puis au Sénat.