France

Banlieues frappées par la crise : 101 maires tirent la sonnette d'alarme et écrivent à Macron

Plus d'une centaine de maires alertent dans une lettre Emmanuel Macron sur la situation des banlieues, décrites comme des «bombes à retardement». Ils souhaitent que 1% du plan de relance, soit 1 milliard d'euros vienne en aide aux zones sensibles.

Selon une information du Figaro, un courrier signé par 101 maires sera adressé le 14 novembre à Emmanuel Macron, sous l'impulsion du président de l'Agence des quartiers Guillaume Villemot. Selon le quotidien, «les signataires proposent de réserver 1% du plan de relance, soit 1 milliard d'euros, pour répondre aux urgences constatées dans des quartiers en grande souffrance».

Le maire socialiste (PS) de Bourg-en-Bresse (Ain), Jean-François Debat, fait partie de ceux-ci. «30 mois après le rejet sec du plan Borloo, il est urgent de soutenir les habitants des quartiers populaires de nos villes», écrit-il dans un tweet.

Parmi les autres signataires se retrouvent également le président des maires de France et édile Les Républicains (LR) de Troyes François Baroin, ou le maire Ddvers gauche de Laval, Florian Bercault. Celui-ci estime sur les réseaux sociaux, comme son homologue bressan, qu'«après l’abandon du plan Borloo, la situation s’aggrave et appelle des moyens urgents».

«Les maires sont pleins de bonne volonté mais ils sont submergés par les urgences», décrit Guillaume Villemot, interrogé par Le Figaro. Il constate en outre que si«la mesure de chômage partiel à hauteur de 80% du salaire [était] certainement une mesure extraordinaire», il note que «les 20% de revenus manquants pese[aint] très lourd dans les foyers [où] 10 euros en fin de mois sont hyper essentiels». Il alarme par ailleurs de «la bombe à retardement» que représente les banlieues : «Il ne faudra pas s'étonner si l'aggravation des fractures dans ces quartiers entraîne un recul républicain. Si les professionnels perdent la main sur ces sujets, d'autres la prendront. C'est une bombe à retardement et il n'y a pas de plan B.»

Pour les maires et Guillaume Villemot, le milliard d'euros demandé «serait réparti en priorité vers le monde associatif culturel à destination des jeunes, les aides humanitaires d'urgence, la création de centres médicaux et maisons de santé, la mobilisation des acteurs de l'emploi et le reste consacré notamment aux médiateurs, à la lutte contre l'illettrisme et à la mobilité».