France

Mortier d'artifice, jets de pierres : des policiers pris à partie devant un lycée à Compiègne

Alertés pour des feux de poubelles devant le lycée Mireille Grenet de Compiègne, plusieurs policiers et pompiers ont été pris à partie par des dizaines de jeunes. Un pompier a été légèrement blessé et cinq mineurs ont été interpellés.

Plusieurs incidents ont eu lieu ce 9 novembre au matin devant le lycée polyvalent Mireille Grenet de Compiègne (Oise), lors desquels pompiers et policiers ont été pris à partie par plusieurs dizaines de jeunes.

Vers 7h30, alertée pour des feux de poubelles devant l'établissement, une patrouille du commissariat de Compiègne s'est rendue sur les lieux. C'est alors que plusieurs dizaines de jeunes gens cagoulés, selon le directeur de cabinet de la préfecture Cyriaque Bayle cité par Le Figaro, ont jeté des projectiles dont des pierres en leur direction et effectué «au moins cinq tirs de mortiers d'artifices», selon la procureure de Compiègne Marie-Céline Lawrysz citée par l'AFP.

«En danger», poursuit-elle, les policiers ont dû abandonner leur véhicule, qui a été «dégradé». Du matériel de police – un casque de maintien de l'ordre et des boucliers, selon BFMTV – a en outre été dérobé avant d'être retrouvé par les forces de l'ordre.

Dans un second temps, vers 8h30, une centaine de personnes, «cagoulées» d'après la préfecture de l'Oise citée par l'AFP, ont affronté policiers, gendarmes et pompiers devant l'établissement.

A l'issue de ces heurts, cinq mineurs de 15 à 16 ans ont été interpellés, selon Marie-Céline Lawrysz : trois étaient en possession d'objets manifestement dérobés dans le véhicule de police, deux pour jets de projectiles contre les forces de l'ordre. Il n'était pas encore déterminé à la mi-journée si ces adolescents étaient scolarisés dans ce lycée ou pas.

Lors de ces incidents, un pompier a également été légèrement blessé à l'avant-bras par un tir de mortier, alors qu'il tentait d'éteindre une poubelle en feu, rapporte la préfecture de l'Oise citée par l'AFP.

Le maire Les Républicains de Compiègne, Philippe Marini, a déclaré auprès de BFMTV que «le calme [était] revenu» devant le lycée aux alentours de 10h00.

Un «climat de violence externe qui impacte l'activité de l'établissement», selon le rectorat d'Amiens

«Une nouvelle agression qui s'ajoute à une liste hélas déjà très longue», a dénoncé dans un communiqué le président du service départemental d'incendie et de secours (SDIS) de l'Oise Eric de Valroger. Et d'insister : «Il est intolérable de s'en prendre à celles et ceux qui, à chaque heure du jour et de la nuit assurent des missions de secours, avec une rigueur et un professionnalisme sans faille.»

«Je ne sais pas quelles sont les revendications [de ces jeunes]», a fait savoir la procureure de Compiègne. Toutefois, elle «constate un mode opératoire similaire» avec des violences urbaines qui touchent depuis début septembre le quartier proche du Clos-des-Roses, «avec la même haine des forces de l'ordre».

Il ne s'agit pas du tout d'éventuelles revendications en lien avec le protocole sanitaire

Celles-ci avaient notamment essuyé des tirs de mortier les 4 et 5 novembre. Interrogé par l'AFP, le commissaire Pierrick Boulet, également sans information sur les «revendications», a également signalé le climat de violences dans ce quartier, connu pour être une plaque tournante du trafic de drogue, et dans lequel les contrôles ont été renforcés depuis début septembre.

Le rectorat d'Amiens, cité par l'AFP, considère également que ces incidents résultent d'un «climat de violence externe qui impacte l'activité de l'établissement». «Il ne s'agit pas du tout d'éventuelles revendications en lien avec le protocole sanitaire», a-t-il insisté auprès de l'AFP.