«Il y a maintenant des déclarations de violence, voire de haine, qui sont régulièrement affichées par le président Erdogan qui sont inacceptables», a déclaré ce 5 novembre sur Europe 1 le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, alors que les tensions bilatérales continuent de monter entre Paris et Ankara.
La Turquie a menacé le 4 novembre de «répliquer fermement» à la dissolution en France des Loups gris, un groupe ultranationaliste turc, une décision qui allume un nouveau foyer de tension entre ces deux membres de l'OTAN, à couteaux tirés.
«Ce n'est pas seulement la France qui est visée, il y a une solidarité totalement européenne sur le sujet -, nous voulons très fermement que la Turquie renonce à cette logique-là», a poursuivi le chef de la diplomatie française.
«Et si d'aventure ce n’était pas le cas, le Conseil européen, qui réunit les chefs d'Etat et de gouvernement des 27 membres de l’Union européenne – a décidé qu'il prendrait les mesures nécessaires à l’encontre des autorités turques. Il importe maintenant aux Turcs de prendre les mesures nécessaires pour éviter cette dérive», a-t-il ajouté, précisant qu'un «agenda de sanctions» était possible.
Cette passe d'armes intervient en pleines tensions diplomatiques entre la France et la Turquie, liées notamment à des désaccords sur la Syrie, la Libye et la Méditerranée orientale.
Ces crispations se sont encore intensifiées depuis fin octobre, lorsque Recep Erdogan a appelé à boycotter les produits français, accusant son homologue français Emmanuel Macron d'«islamophobie» pour avoir défendu le droit de caricaturer le prophète Mahomet.
Recep Erdogan a par ailleurs accusé Emmanuel Macron de mener une «campagne de haine» contre l'islam et mis en cause son «état de santé mentale».