France

Nouvelles restrictions anti-Covid-19 : quels sont les scénarios privilégiés par le gouvernement ?

Un confinement généralisé ? Sectoriel ? Un durcissement du couvre-feu ? Alors que le gouvernement s'apprête à durcir les dispositions de lutte contre le Covid-19, plusieurs solutions semblent être envisagées par l'exécutif.

Une situation «critique», «des décisions difficiles» : à n'en pas douter, l'exécutif et le conseil scientifique préparent le terrain pour annoncer des mesures fortes dans le cadre de la lutte contre le Covid-19. Alors que le nombre de patients en réanimation continue à grimper, le gouvernement prépare l'annonce de nouvelles dispositions sanitaires qui pourraient tomber après le Conseil de défense du 28 octobre, avec une prise de parole d'Emmanuel Macron, confie une source parlementaire à RT France.

«Il faut s'attendre à des décisions difficiles», a fait savoir le 27 octobre sur France Inter le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, avant un premier Conseil de défense réuni autour du président de la République et consacré à la préparation d'un nouveau tour de vis des mesures de lutte. «Je ne sais pas quelles seront exactement [ces décisions]», a-t-il ajouté mais «à un moment il faut prendre des décisions dures [...] comme tous nos voisins», a prévenu le ministre.

Ce conseil de défense sera suivi d'une réunion à Matignon où le Premier ministre, Jean Castex, recevra les responsables politiques et partenaires sociaux afin d'évoquer «les durcissements envisagés dans la gestion de la crise sanitaire», rapporte encore l'AFP.

Quelles sont les pistes envisagées ?

Si, selon une source parlementaire, le scénario d'un confinement généralisé ne serait pas exclu par l'exécutif, celui d'un confinement localisé serait également envisagé. Ce dernier concernerait les régions les plus touchées ou celles dont les hôpitaux n'ont pas les moyens de prendre en charge la deuxième vague. Une hypothèse critiquée par l'infectiologue Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses à l'hôpital Tenon à Paris : «la difficulté actuelle [réside dans la] dimension nationale de l'épidémie [...] alors qu'on était plutôt dans une épidémie concentrée [sur quelques régions], en France à la première vague». «Parler de confinement régional avec les données qui circulent actuellement, ça n'a pas de sens», a-t-il déclaré sur BFM TV.

Autre scénario envisagé, celui d'un durcissement des mesures de couvre-feu. Si l'horaire de 21 h n'est pas conservé par le gouvernement, le couvre-feu pourrait débuter plus tôt. «Ils réfléchissent à le mettre à 18 heures ou 19 heures», confie une source parlementaire à RT France. Des mesures qui pourraient être accompagnées d'un confinement en week-end et de la généralisation du télétravail. Une série de restrictions moins fortes qu'au printemps dernier mais qui permettrait de concilier la vie économique du pays et le contrôle de l'évolution de l'épidémie.

Une mesure évoquée par Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique sur RTL, le 26 octobre, qui plaidait pour «un couvre-feu plus massif à la fois dans ses horaires et dans son étendue, également mis en place par exemple le week-end [ou] un reconfinement [...] moins dur que celui du mois de mars, qui permet à la fois le travail, qui doit s’accentuer en télétravail, et permettrait de conserver une activité scolaire et une activité économique».

Des dispositions prises en urgence alors que le nombre de cas positifs confirmés a crû de 26 771 en 24 heures, selon les chiffres de Santé publique France du 26 octobre. La veille, la France avait battu un nouveau record avec plus de 50 000 cas positifs confirmés en un jour. Le professeur Delfraissy a estimé que le nombre réel de contaminations tournerait «autour de 100 000 cas par jour».

Charles Demange