L'application de traçage de contact StopCovid, lancée par le gouvernement, fut fortement critiquée et très peu utilisée depuis sa sortie le 2 juin 2020. Face à cet échec et compte tenue de la reprise de l'épidémie, elle a été améliorée et peut se télécharger, depuis le 22 octobre, sous l'appellation TousAntiCovid.
«Des difficultés techniques» au démarrage
Un lancement qui a connu quelques ratés. Le jour-même de sa sortie, la nouvelle application a été «victime de très (trop) nombreuses tentatives d’activation simultanées», a fait savoir le secrétaire d'Etat au numérique en début de soirée. «Les difficultés techniques liées à l’afflux de connexions sont en passe d’être réglées», a affirmé Cédric O, peu avant minuit.
Un démarrage délicat donc, pour une application censée rassurer les citoyens après les multiples polémiques liées à sa première version. On se souvient notamment de l'embarras du gouvernement au mois de juin, contraint de reconnaître que le géant américain Google disposait de l'adresse IP des téléphones sur lesquels l'application avait été téléchargée, admettant par ailleurs que les données de santé des Français seraient hébergées sur des serveurs gérés par Microsoft.
Non sans alimenter le débat public au sujet de cette même application, le Premier ministre Jean Castex admettait le 24 septembre, à l'instar d'autres membres du gouvernement, n'avoir jamais téléchargé StopCovid. Un couac qu'il a visiblement voulu éviter de renouveler, puisque le chef du gouvernement a encouragé le 22 octobre les Français à télécharger la nouvelle version, tout comme lui...
Quoi de neuf docteur ?
Il s'agit là d'«une version enrichie et interactive de la première application», a fait savoir le gouvernement qui a détaillé sur son site les évolutions de cette nouvelle mouture, parmi lesquelles figurent par exemple un «environnement visuel optimisé», «la publication automatique et régulière des chiffres l’utilisation de l’application» ou encore «un accès facilité à l’attestation dérogatoire de déplacement pour les zones concernées par le couvre-feu». «L’application continuera d’être enrichie régulièrement de nouvelles informations et de nouveaux services», a encore fait savoir le gouvernement.
Un enthousiasme déjà douché par certains observateurs, à l'instar du hacker toulousain Baptiste Robert, cité ce 22 octobre par le quotidien La Tribune, qui avait déjà émis de vives critiques visant la première version. «C'est simplement une mise à jour de StopCovid. Pour des raisons politiques, son nom a été changé avec un nouveau logo. Mais le principe reste le même et les défauts de StopCovid sont toujours présents», affirme ainsi le hacker trentenaire dont la renommée à l'international dans le milieu lui avait valu un portrait de l'AFP, au mois de décembre 2019.
En tout état de cause, à l'heure où nous écrivons ces lignes, TousAntiCovid figure en «Numéro 1 top des applications» selon le magasin d'applications de Google, Playstore, mais les premiers retours semblent mitigés, l'application bénéficiant pour l'heure d'une note de satisfaction s'élevant à 2,3 sur 5.