France

StopCovid : la Cnil donne un mois au gouvernement pour régler «plusieurs irrégularités»

La Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) a relevé plusieurs «irrégularités» concernant l’application controversée de traçage StopCovid. Elle demande au gouvernement d’y remédier dans un délai d’un mois

Le gardien de la vie privée des Français, la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil), a demandé le 20 juillet au gouvernement de régler «plusieurs irrégularités» concernant l'application controversée de traçage de contacts StopCovid. La dernière version de StopCovid comporte «plusieurs irrégularités», explique dans un communiqué la Cnil, qui a procédé récemment à trois opérations de contrôle sur l'application.

Le ministère des Solidarités et de la Santé est «mis en demeure d'y remédier dans un délai d'un mois», précise la Cnil. Parmi les irrégularités, la Cnil relève que l'information fournie aux utilisateurs de l'application «devrait être encore complétée», notamment en ce qui concerne le recaptcha (le dispositif visant à empêcher les «robots» d'utiliser l'application).

Une application controversée

L'analyse d'impact relative à la protection des données personnelles est également «incomplète» sur les données conservées à des fins de sécurité, notamment pour le recaptcha, note la Cnil. Elle demande également au gouvernement de se prononcer sur l'efficacité de l'application dans la lutte contre l'épidémie de coronavirus.

StopCovid est controversée, à la fois dans son principe et dans les choix techniques faits par le gouvernement. Ses adversaires estiment notamment qu'elle n'est pas suffisamment utile au regard des risques qu'elle comporte, et mettent en garde contre un glissement vers une société de la surveillance.

Elle garde en effet une trace de toutes les personnes croisées durant les 15 derniers jours à moins d'un mètre. Mise en service début juin alors que l'épidémie était en phase descendante, l'application est peu utilisée, avec un nombre maximum d'utilisateurs compris entre 1,4 et 1,5 million de personnes, selon un bilan du gouvernement datant du 23 juin.