France

Stéphane Rozès : «L'absence de courage des politiques a fait progresser l'islamisme»

Pour Stéphane Rozès, politologue et enseignant invité sur RT France, les islamistes sont en guerre contre la République et la laïcité. Deux fronts idéologiques se dessinent dans cet affrontement : l'école et la justice.

Les rassemblements en hommage à Samuel Paty, mort décapité après avoir montré des caricatures de Mahomet à ses élèves, sont importants car ils sont symboliques, a estimé à l'antenne de RT France le politologue Stéphane Rozès. Pour lui, c'est une nation qui rend hommage tant à l'enseignant tué qu'à l'ensemble du corps enseignant en première ligne dans la défense de la laïcité.

L'école de la République,
à travers l'instruction civique notamment mais pas seulement,
c'est aussi une école de la citoyenneté.

Selon le politologue et enseignant, «dans la tradition républicaine française, l'école fait plus qu'instruire : elle forme également les futurs citoyens de la République», des citoyens français à l'esprit critique et «à même de vivre paisiblement, dans leur foi ou non, au sein de la société». 

Stéphane Rozès rappelle qu'en 2004, Jean-Pierre Obin, inspecteur général de l'Education nationale avait rédigé un rapport qui alertait sur la pression islamiste sur l'école. «Il y a une responsabilité des gouvernants successifs de droite comme de gauche qui n'ont rien fait face à cette pression très organisée et très consciente», estime-t-il.

«La question du port du "foulard" a été l'étendard idéologique de la pression des islamistes sur l'école», juge l'invité de RT France. «Les Français dans leur universalisme, générosité, ont fait preuve de naïveté», poursuit-il, car «il y avait l'idée de ne pas stigmatiser» une communauté. «A tort», affirme Stéphane Rozès, car cette vision risque de rendre floue la distinction entre les musulmans et les islamistes. «Dire : musulmans et islamistes c'est la même chose, c'est faire le jeu des islamistes», fait valoir le politologue.

Les islamistes mènent une guerre contre la République,
une guerre idéologique, dans certains cas une guerre mortelle…

Pour lui «l'absence de prise de conscience que la République et la laïcité [sont] attaquées par les islamistes a fait progresser l'islamisme». Et cela «du fait que l'analyse lucide de la situation et le courage politique n'étaient pas au rendez-vous», conclut l'expert.