France

«Jette ton arme !» «Il tire !» : la vidéo de l'intervention policière à Eragny-sur-Oise

A quelques centaines de mètres du corps gisant du professeur d'histoire-géographie qu'il venait d’exécuter par décapitation, l'auteur de cet acte a été abattu par la police dans un quartier pavillonnaire d'Eragny-sur-Oise.

Une vidéo amateur a été tournée pendant l'intervention policière du 16 octobre 2020, durant laquelle a été abattu l'individu qui, quelques minutes plus tôt, avait sauvagement décapité Samuel Paty, professeur d'histoire de Conflans-Sainte-Honorine, dans les Yvelines.

«Il tire», «C'est des billes !»

La scène s'est déroulée à Eragny-sur-Oise, commune limitrophe située dans le département du Val-d'Oise. Filmées depuis une résidence pavillonnaire, les images permettent de voir un policier à côté d'un véhicule de fonction, pointant son arme en direction d'une cible. Dès les premières secondes, on entend distinctement les voix d'au moins deux fonctionnaires de police s'adressant à un individu qui n'apparaît pas à l'écran : «Jette ton arme !», «Mets-toi au sol !»

«Il tire», hurle quelques instants plus tard un des policiers, avant que des collègues ne répondent : «C'est des billes !» S'ensuit un vacarme confus pendant lequel les agents semblent tenter d'interpeller l'individu, avant que ne retentissent neuf coups de feu.

ATTENTION LES IMAGES SUIVANTES PEUVENT HEURTER LA SENSIBILITÉ :

Cité dans le cadre de l'anonymat, l'auteur de la vidéo s'est confié le jour même au quotidien Le Parisien. Alerté par des bruits émanant de la rue, il a expliqué avoir accouru à la fenêtre du domicile familial, d'où il a pu filmer avec son smartphone. «On a vu un homme courir et des policiers sortir des voitures […] Je ne sais pas ce qu'a crié l'homme, je ne me prononcerai pas. J'ai seulement vu qu'il était habillé de vêtements clairs et que ce n'était pas une tenue religieuse. Les policiers lui ont crié plusieurs fois : "Arrête-toi, baisse ton arme !" Je n'ai pas l'impression que c'était une arme à feu», se souvient-il, cité par le quotidien francilien.

Sous le choc, l'homme a coupé la caméra. «On était choqués ! Au début, on ne savait pas ce qu'il s'était passé avant, on n'a pas compris tout de suite ce qu'on a vu», a-t-il expliqué, toujours selon Le Parisien.

Neuf personnes, dont au moins un mineur, ont été placées en garde à vue dans la nuit du 16 au 17 octobre après la décapitation d'un professeur d'histoire près d'un collège de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), selon des sources judiciaires. Le défunt enseignant avait récemment montré des caricatures de Mahomet à ses élèves dans le cadre d'un cours sur la liberté d'expression. Certains parents s'en étaient émus, notamment sur les réseaux sociaux.