Entendu par la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées du Sénat, le général François Lecointre, chef d'état-major des armées françaises a martelé le 14 octobre que les djihadistes qui avaient libéré plusieurs otages au Mali, dont la Française Sophie Pétronin, étaient des «groupes terroristes» que l'armée française continuerait à combattre «avec la dernière détermination». Et de préciser : «Il y a des propos qui ont été tenus au moment de la libération de Mme Pétronin qui, me semble-t-il, risquent de fausser l'appréciation qu'on doit avoir de la situation au Mali, de l'engagement des armées françaises.»
Les propos du général aux sénateurs ont été sans ambiguïté sur la nature de ces groupes pour l'Armée française : «L'adversaire qui est le nôtre n'est pas un groupe armé comme un autre [...] On ne peut absolument pas imaginer que ce groupe terroriste puisse être comparé ou désigné comme un groupe armé d'opposition au régime malien.»
Après sa libération, la dernière otage française Sophie Pétronin s'était gardée de parler de ses gardiens comme de «djihadistes» et avait déclaré : «Appelez-les comme vous voulez, moi je dirais que ce sont des groupes d'opposition armés au régime».
La France n'a en rien été impliquée dans des négociations d'aucune sorte avec ce groupe terroriste que nous continuerons à combattre avec la dernière détermination
Mais pour François Lecointre : «Il s'agit bien d'une organisation terroriste internationale et, pour la partie de cette organisation qui sévit au Mali, entre autres d'une organisation terroriste et de groupes terroristes qui ont fait allégeance à al-Qaïda. [...] Il doit être très clair pour l'ensemble des familles qui ont perdu des leurs dans le combat que nous menons au Mali depuis des années que nous ne dévions pas de ligne, que notre combat reste le même et qu'il est tout aussi légitime qu'il l'était.»
Le général a souligné que lors de cette libération «la France n'a en rien été impliquée dans des négociations d'aucune sorte avec ce groupe terroriste que nous continuerons à combattre avec la dernière détermination.»
Sophie Pétronin, dernière otage française dans le monde, avait recouvré la liberté au Mali en même temps que d'autres ressortissants étrangers, après quatre années de détention aux mains des djihadistes.
Cette libération avait coïncidé avec la libération de plusieurs dizaines de prisonniers que des responsables maliens s'exprimant sous le couvert de l'anonymat ont présentés comme des djihadistes. En coulisses, des militaires français n'avaient pas caché leur frustration de voir relâchés tant de djihadistes, dont des cadres, capturés par leurs soins et qui pourraient les retrouver bientôt sur le terrain.
Des photos montrant l'accueil triomphal réservé par le chef touareg malien Iyad Ag Ghaly, qui dirige le GSIM, à plusieurs dizaines de détenus libérés, avaient notamment fait grincer des dents à Paris.