Le président Donald Trump appelé le 12 octobre à mettre en prison les «animaux» qui ont déboulonné la veille deux statues des anciens présidents américains Theodore Roosevelt et Abraham Lincoln à Portland, ville du nord-ouest des Etats-Unis secouée par des manifestations quasi-quotidiennes depuis la fin mai.
«Mettez ces animaux en prison tout de suite. La gauche radicale ne sait rien faire d'autre que de profiter de la gestion politique des idiots. C'est ça Biden !», a écrit Donald Trump sur Twitter, dans une bordée de messages réagissant aux troubles survenus le 11 octobre soir. La ville et l'Etat sont tous deux dirigés par ses adversaires démocrates. Un groupe estimé à environ 300 personnes par la police s'était rassemblé dans le centre de Portland à la veille de «Columbus Day» qui célèbre la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb. Mais des Etats et villes du pays ont rebaptisé cette journée «jour des peuples autochtones», pour dénoncer l'ère de la colonisation et les violences racistes à l'origine desquelles se trouve, selon eux, cette découverte.
Des manifestations violentes
Les manifestants, pour la plupart vêtus de noir, masqués et casqués, ont commencé par mettre à bas une statue du président Theodore Roosevelt (1858-1919) à l'aide d'un véhicule, avant de déboulonner celle du président Abraham Lincoln (1809-1865). Les deux statues ont été recouvertes de peinture et la société historique de Portland, située à proximité, a également été vandalisée. «Ce groupe avait l'intention de commettre des actes criminels violents et de semer le désordre», a déclaré le 12 octobre le chef de la police de Portland, Chuck Lovell, selon lequel trois personnes ont été arrêtées.
Le rassemblement, où se trouvaient des «individus armés», avait été présenté par les organisateurs comme «une journée de rage», a ajouté Chuck Lovell. Le maire de Portland, Ted Wheeler, a quant à lui qualifié ces actes de vandalisme «d'obscènes», considérant qu'ils allaient «à l'encontre des valeurs de cette ville».
Dans la foulée des manifestations provoquées dans tous les Etats-Unis par la mort de George Floyd, quadragénaire noir asphyxié sous le genou d'un policier blanc à Minneapolis fin mai, de nombreuses statues représentant des figures historiques associées à l'esclavage avaient été déboulonnées dans le pays.