«Il est temps pour tout le monde d'atténuer les violences dans notre communauté. Nous voulons tous le changement [...] la justice pour les personnes noires et toutes les personnes de couleur [...] C'est pourquoi, en tant que chef de la police, avec effet immédiat et jusqu'à nouvel ordre, je donne instruction à la police de Portland de cesser d'utiliser du gaz lacrymogène pour le maintien de l'ordre», a déclaré le 10 septembre Ted Wheeler, maire démocrate de Portland, dans une courte annonce enregistrée.
Nous avons besoin d'autre chose
«Durant les cent derniers jours, les policiers [de la ville, du comté et de l'Etat d'Oregon] ont tous utilisé du gaz lacrymogène en cas de menace pour la sécurité des personnes. Nous avons besoin d'autre chose. Nous en avons besoin maintenant», a encore déclaré l'élu démocrate.
Ted Wheeler est systématiquement conspué par les militants du mouvement Black Lives Matter et les manifestants antifas qui participent à des rassemblements quotidiens depuis la mort de George Floyd, à la suite de son interpellation filmée, le 25 mai 2020 à Minneapolis. Ses détracteurs lui reprochent notamment sa double casquette de maire et de chef de la police, mais aussi de ne pas avoir tenu ses engagements pour réduire les discriminations raciales et les violences policières qui visent selon eux les habitants issus de minorités ethniques.
Les manifestations organisées presque chaque nuit dans différents quartiers de Portland, parfois très résidentiels, se sont fréquemment achevées dans d'épais nuages de gaz irritant.
Ainsi que le rapporte l'AFP, le 5 septembre, centième nuit de contestation, les policiers avaient dispersé une manifestation qui marchait vers un commissariat avec un feu roulant de grenades lacrymogènes. Des centaines de riverains, souvent des familles avec enfants, s'étaient retrouvés plongés dans l'odeur des gaz lacrymogènes s'infiltrant dans les salons et les chambres. Le maire Ted Wheeler avait été vivement critiqué sur les réseaux sociaux à la suite de cet incident. Beaucoup des policiers qui intervenaient ce soir-là étaient des policiers de l'Etat qui ne répondent pas au maire mais au gouverneur, et ne devraient donc pas être soumis à l'interdiction.
Toujours selon l'AFP, la ville de Portland a déjà interdit, le 9 septembre, l'usage de technologies de reconnaissance faciale par tous les services municipaux, y compris les policiers.